Le saviez-vous ? Paul Kamba est le père tutélaire de la musique moderne congolaise

Vendredi 23 Juin 2023 - 14:43

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Auteur-compositeur, chanteur et guitariste virtuose, né le 12 décembre 1912 à Mpouya, au Congo, Paul Kamba fait ses études à l’école Jeanne-d’Arc de Brazzaville. Il se rend plus tard à Léopoldville où il travaille en qualité de commis des PTT, approfondissant ses connaissances en musique, particulièrement à la guitare mais, il décède le 19 mars 1950 à l’âge de 38 ans, quelques mois avant son départ pour la  France où il était attendu pour une formation musicale dans un conservatoire.

 

 

L'on ne peut pas raconter l'histoire musicale  du Congo pendant la période coloniale sans parler de Paulo Kamba. Non seulement il est l’un  des précurseurs de la rumba congolaise, mais son parcours musical est lié à la transformation de sa ville qu'est Brazzaville, cité remplie d'histoire.

 Le talentueux artiste chanteur a connu un immense succès tout à fait remarquable à Brazzaville et à Léopoldville (Kinshasa). Son œuvre considérable lui a valu la décoration de « Chevalier de l’Etoile du Bénin » de la République Française.

En effet, Paul Kamba a façonné à son image un groupe qui est considéré à juste titre comme celui qui a donné le ton à un genre de création collective où chaque musicien s’exprime selon son talent et l’instrument avec lequel il joue. Un genre de musique qui, grâce à sa nouvelle forme instrumentale et vocale, s’est libéré de la catégorie des « musiciens individuels  » ; entendu au sens d’une reproduction fidèle des formes modernes (qualité de l’harmonisation, diversité dans l’instrumentation). Dans cette catégorie, il faut noter les compositeurs comme Albert Loboko, Paul Kamba, Bernard Massamba « Lebel »…. pour la rive droite du fleuve Congo, et Antoine Kolosoy « Wendo », Adou Elenga, Manoka Souleymane « De Saio », Manuel d’Oliveira... pour la rive gauche.

Les années 1935 et 1941 ont respectivement été marquées par la naissance de deux groupes musicaux; à savoir Bonne Espérance que l’organiste Albert Loboko (collègue de classe de Paul Kamba à l’école Jeanne-d’Arc de Brazzaville) porte sur les fonts baptismaux, avec Raymond Nguema, Joseph Botokoua et Bernardin Yoka. C’est pour Loboko l’occasion de découvrir l’instrument de musique : le Banjo.
Le groupe se produit « Chez Mamadou Moro » et au Cercle culturel catholique de Poto-Poto (Brazzaville) ; c’est la consécration pour son chef Loboko. Paul Kamba arrive dans Bonne Espérance, en 1935, de retour de Mindouli où il travaillait. Il apporte son savoir-faire, en créant un langage neuf et expressif dans ce qui constituait à cette époque-là l’un des premiers groupes avec instruments à cordes et à clavier. 

 Par ailleurs, Victoria Brazza, l’un des premiers groupes de musique moderne au Congo, a connu plusieurs musiciens qui se sont relayés au fil des années, parmi lesquels Samuel Vemba, Hyppolite Ita, Australien Itoua, Atengana, Ebale Bonge, Raphaël Loulendo, Auguste Ngapela, Albert Ibela, Bertin Koutoupot, Jean Oba, Dominique Okongo, Gabriel Malanda, Charles Mvoula, et tant d’autres.

Notons que pour sa reconnaissance, il existe la rue Paul-Kamba, dans le troisième arrondissement, Poto-Poto ; l’Ecole nationale des Beaux-Arts Paul-Kamba, dans le deuxième arrondissement Bacongo; la grande compétition musicale nationale dite « Edition challenge Paul-Kamba » ;  le buste Paul-Kamba, situé à la place de la gare à Brazzaville ; l’hospice des vieillards Paul-Kamba, etc.

A l’heure où le monde a célébré le 21 juin la Journée internationale de la musique, il est question de rendre hommage à ce grand précurseur congolais mais aussi à tous ces pionniers  qui ont su laisser une empreinte musicale à travers leurs œuvres

Jade Ida Kabat

Légendes et crédits photo : 

Paul Kamba/DR

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