Interview. Brain Tshibanda : « Je travaille pour Wallonie-Bruxelles depuis trente ans »Lundi 17 Juillet 2023 - 16:44 Notifié le 6 juin dernier de sa nomination la veille en qualité de directeur du Centre Wallonie-Bruxelles, l’ex-directeur adjoint du réputé centre culturel belge en est la figure incontournable et emblématique. Il y a battu le record de longévité en y travaillant depuis ses débuts en 1993. De façon ramassée, il raconte son prestigieux parcours dans cet entretien exclusif avec Le Courrier de Kinshasa. Le Courrier de Kinshasa (L.C.K.) : Vous êtes le nouveau directeur du Centre Wallonie-Bruxelles où votre longévité est légendaire, vous avez, semble-t-il, battu le record. Combien d’années y avez-vous totalisé ? Brain Tshibanda (B.T.) : J’ai commencé par travailler au service culturel de l’ambassade de Belgique. La communautarisation de la culture devenue effective en Belgique avec l’installation du Centre Wallonie-Bruxelles à Kinshasa, le centre de l’ambassade a fermé. J’ai rejoint le Centre Wallonie-Bruxelles en 1993. Donc, je travaille pour Wallonie-Bruxelles depuis trente ans. L.C.K. : À quelle date remonte votre nomination et de qui émane-t-elle ? B.T. : La lettre a été écrite le 5 juin, j’ai été informé officiellement le 6 juin. J’ai été surpris car je pensais maîtriser le fonctionnement de Wallonie-Bruxelles mais je me suis rendu compte que non. J’ai été nommé par un organe dont je ne connaissais pas du tout l’existence. Sur la notification que j’ai reçue, il était mentionné : « Le comité de direction de Wallonie-Bruxelles ». Les membres de cet organe se sont réunis et ont décidé de ma nomination. L.C.K. : Quel a été votre ressenti au moment vous avez appris votre nomination ? B.T. : C’était avant tout une surprise, puis une grande émotion et ensuite de la joie. Ce sont les trois sentiments que j’ai éprouvé en ce moment-là. L.C.K. : À votre avis, que l’on ait, pour la première fois, dérogé à la règle en vous nommant à un poste naturellement occupé par les Belges, est-ce une faveur ou un mérite ? B.T. : C’est bien un mérite au regard de l’expérience acquise au fil du temps, tout le travail qui a été abattu pour asseoir et faire connaître le Centre Wallonie-Bruxelles au-delà de Kinshasa et de la RDC. Je crois que ces différentes considérations ont milité en ma faveur. La compétence a prévalu, c’est donc un mérite et non pas une faveur. Et, à ce que je sache, dans ce genre de cas, cela m’étonnerait que ce soit une faveur. On n’en fait pas : c’est soit vous le méritez, soit vous ne le méritez pas. L.C.K. : Selon la déléguée Kathryn Brahy, vous accomplissiez déjà la tâche de directeur quoique adjoint à ce poste. Donc, adjoint ou titulaire, c’est tout comme … B.T. : Effectivement, je dépendais directement de la déléguée sur le plan culturel à la différence que je faisais la programmation mais je devais la faire valider auprès de la directrice ou du directeur, c’est selon. En plus de la programmation, je soumettais aussi le budget aux délégués qui se sont succédé, ils assumaient aussi la fonction de directeur du Centre Wallonie-Bruxelles. Ce qui va changer, c’est que je vais juste soumettre, informer le délégué mais tout se décide entre Bruxelles et le Centre. Le délégué aura un petit regard mais tout le travail se fera au niveau du Centre Wallonie-Bruxelles. L.C.K. : Combien de délégués-directeurs avez-vous secondé au Centre ? B.T. : J’ai commencé avec Philippe Nayer, puis il y a eu Jean-Pierre Roland et ensuite Fredy Jacquet qui a précédé Kathryn Brahy. J’ai travaillé avec quatre délégués et je vais entamer mon nouveau mandat avec le cinquième délégué. Mais j’ai vu naître le Centre Wallonie-Bruxelles. C’est auprès du service culturel de l’ambassade de Belgique, où je travaillais alors que Geneviève François-Masquelin, la directrice qui avait installé le Centre, avait recueilli les informations pour ce faire. L.C.K. : Le Centre a été rebâti et jusqu’ici aucune salle n’est nommée à l’instar des salles Brel et Magritte que l’on connaissait autrefois. Comment identifier les unes des autres surtout qu’il y a maintenant deux salles d’expositions ? B.T. : Nous en avions déjà discuté, je pense que nous allons reconduire le nom Brel pour la salle de spectacle, pour la salle d’exposition nous allons également garder le même nom, salle Magritte. Nous allons réfléchir et donner un nom aux deux espaces restants, la salle du premier niveau et la terrasse de sorte que chacun d’entre eux soit identifiable. Ainsi, les gens sauront exactement de quels lieux il s’agit lorsque nous les citerons dans le programme, qu’ils s’y habituent et puissent facilement les reconnaître. Nous y travaillons, c’est en cours. L.C.K. : Votre sphère d’influence s’étend-elle jusqu’à Lubumbashi ou Wallonie-Bruxelles a une antenne, semble-t-il ? B.T. : Lubumbashi, c’est plus un bureau qu'un centre culturel. C’est en premier lieu l’aspect commercial qui est traité et la culture lui vient en appui. Tout peut se décider à mon niveau sans passer par le délégué qui sera informé des prévisions de l’année, la programmation des grands événements en 2023-2024. J’ai la latitude de travailler sur toute la programmation à mon niveau et ensuite je lui fais remonter l’information. Et la programmation est un travail d’équipe. C’est à moi de la réunir, définir la politique, les orientations annuelles, le budget et de veiller à la matérialisation, l’organisation de chaque activité. L.C.K. : De combien d’années est votre mandat ? B.T. : Sincèrement, pour l’instant, je ne sais pas en parler car je ne sais pas ce qu’il en est. Comme conseiller principal ou adjoint du directeur, pour l’un ou l’autre poste, il n’y avait pas de mandat. Je ne pense pas que celui de directeur soit lié à une mandature. Propos recueillis par Nioni Masela
Nioni Masela Légendes et crédits photo :1 : Brain Tshibanda, nommé directeur du Centre Wallonie-Bruxelles /Adiac
2 : Brain Tshibanda scrutant une œuvre d’art en matériaux recyclés /Adiac
Notification:Non |