A cœur ouvert : et un jour, le soleil se lève…

Le kilomètre additionnel exige une certaine discipline, une volonté et un engagement qui ne se prêtent pas à des élans faciles. Faire plus que ce que l’on attend de nous, aller plus loin que la ligne d’arrivée, offrir plus que ce que stipule le contrat demandent un renoncement à soi et peut-être même, pourrait-on le penser, que cela trahirait quelque trait masochiste, sacrificiel, suicidaire…

D’autant plus que les efforts produits ne sont pas toujours vus, reconnus ni même sollicités. D’autant plus que les personnes que l’on sert ne font pas toujours dans l’émotionnel ou peuvent être de véritables loups pour leurs prochains et ce de façon totalement assumée, sans état d’âme aucun.

Ce qui est vrai est que tant que l’on excelle dans son art, que l’on est expert dans sa matière, aucun de nos efforts ne demeure orphelin ; aucune perle de sueur de notre front qui abreuve la terre ne demeure sans germe.

Même si la rénumération tarde à venir et que la lutte est telle qu’il est plus facile de renoncer, d’abdiquer, la récompense ne saurait s’absenter de façon éternelle car la poule est déjà dans l’œuf, l’arbre dans le grain, la récompense dans l’effort.

Même si la récompense ne vient pas sous la forme escomptée, qu’elle ne se profile ni à l’Orient ni à l’Occident, elle viendra bien de quelque part ; et on lui prêtera peut-être le nom de chance, ou de hasard, par ignorance. C’est le fruit d’un effort semé quelque part dans le rétroviseur de notre vie.

Et même si l’on est honni, combattu, violenté, abusé, volé ou violé dans son âme, il y a une restauration qui vient de quelque part. Celle qui rend à chacun selon ce qu’il a semé. Quelle que soit la longueur de la nuit, un jour la lumière se lève.