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L’apport de l’intelligence artificielle dans le combat climatique

Jeudi 29 Février 2024 - 19:35

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L’intelligence artificielle (IA) progresse à pas de géant dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’industrie. Cette technologie de pointe peut aussi aider le monde à combattre et atténuer les effets du changement climatique. L’IA améliore grandement la vitesse et l’ampleur du traitement des données. Un nombre croissant de gouvernements, d’entreprises et de partenaires de la société civile travaille de concert pour en récolter les nombreux avantages, dans la droite ligne de la réalisation du Programme 2030 et ses dix-sept objectifs de développement durable (ODD). 

Les technologies ayant pour base l’IA offrent des capacités inédites pour traiter d’énormes volumes de données et améliorer les prévisions météorologiques, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Cela englobe une prédiction plus fine de la trajectoire des changements climatiques, qui pourra grandement aider les communautés et les autorités à élaborer des stratégies efficaces d’adaptation et d’atténuation. L’IA aide déjà des communautés vulnérables dans plusieurs pays comme le Burundi, le Tchad et le Soudan via un projet visant à identifier les principaux lieux de migration climatique, ainsi qu’à fournir des projections futures. Le but est d’anticiper sur les mesures d'adaptation des futurs programmes humanitaires. Par exemple, au Kenya, l’application MyAnga aide les éleveurs à mieux se préparer aux périodes de sécheresse. Grâce aux relevés des stations météorologiques et aux données satellitaires envoyées sur leurs téléphones portables, les éleveurs peuvent anticiper les déplacements de leurs troupeaux et s’épargner un temps précieux en repérage de pâtures.

Alors que les événements météorologiques extrêmes se multiplient et s’intensifient, l’IA peut aider les communautés du monde entier à mieux se préparer aux catastrophes climatiques. Les initiatives basées sur l’IA ciblent les zones à haut risque et permettent d’affiner les plans d’intervention locaux et nationaux. Pour les zones sujettes aux glissements de terrain, par exemple, l’IA, associée à la cartographie, peut épauler les autorités locales pour planifier et mettre en œuvre des mesures de développement durable, réduire les risques et garantir la sécurité des communautés vulnérables. Des développements connexes en matière d'IA et de robotique figurent parmi les outils d'un projet récent dirigé par l'OMM, le Programme des Nations unies pour l’environnement et l’Union internationale des télécommunications.

De l’amélioration de la précision des prévisions météorologiques à la réduction des risques de catastrophe, l’IA est déjà d’une aide précieuse, assure l’OMM, qui gère un programme de réduction des risques de catastrophe ainsi qu’un système d’alerte précoce au service des pays, des communautés et des agences humanitaires. 

Dans le monde entier, les grandes villes surveillent déjà la pollution pour alerter le public en cas de niveaux dangereux. L’IA peut, là aussi, aider les gouvernements à produire des rapports sur la qualité de l'air urbain, cartographier les vulnérabilités et prendre de meilleures décisions de santé publique. En outre, l’IA peut aussi améliorer la gestion du trafic et des déchets, rendant ainsi les villes plus durables et plus agréables à vivre. Alors que le monde s’organise pour atténuer le réchauffement du globe à moins de 1,5 degré Celsius, l’IA peut révolutionner l’approche mondiale de la neutralité carbone et ouvrir la voie à une ère de durabilité intelligente. 

Les algorithmes générés par l’IA jouent, en effet, un rôle clé pour minimiser l’impact environnemental en optimisant les réseaux de distribution électrique et en augmentant l’efficacité des sources d’énergie renouvelables. L’IA peut aussi aider en termes de maintenance des installations génératrices d’électricité, en réduisant de ce fait les temps d’arrêt dans la production d’énergie et donc l’empreinte carbone. Il en va de même pour l’agriculture, autre secteur fortement émetteur (22% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, selon l’ONU). Grandes entreprises et petits agriculteurs sont tous confrontés à des événements météorologiques extrêmes, à la pénurie d’eau et à la dégradation des terres. L’IA peut aider à optimiser les pratiques, réduire les déchets et minimiser l’impact environnemental de la production alimentaire

Boris Kharl Ebaka

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Édition du Samedi (SA)

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