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Planter des arbres pour limiter le réchauffement climatique

Vendredi 12 Avril 2024 - 9:37

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Dans le combat engagé pour la protection de la planète contre la pollution et ses effets néfastes, la réduction de la déforestation et la plantation d’arbres est l’une des solutions proposées pour lutter contre le taux croissant d’émissions de dioxyde de carbone (CO2) et contre le réchauffement climatique. Depuis longtemps, l’homme est persuadé que les arbres ralentissent le réchauffement climatique en stockant le CO2 émis dans l’atmosphère. Même si de plus en plus de travaux scientifiques suggèrent que les choses pourraient ne pas être aussi simples.

Les forêts de la planète absorbent chaque année environ le quart des émissions mondiales de carbone provenant des combustibles fossiles. Planter des arbres n’est donc pas seulement une action symbolique, c’est un geste salvateur. Les arbres fabriquent de l’oxygène, favorisent la biodiversité et offrent un habitat pour de nombreuses espèces. Ils sont une source de vie indéniable sur terre. Mais ils ont également le pouvoir de stocker du dioxyde de carbone et donc limiter le réchauffement climatique.

Pour limiter le réchauffement climatique, il faut réduire nos émissions de CO2. Le défi est de taille, car malgré la menace, nos sociétés peinent à revoir leurs modes de consommation. Alors, certains imaginent des solutions qui reposent sur la capture du CO2 atmosphérique, notamment en plantant un grand nombre d’arbres. Des arbres destinés à absorber le dioxyde de carbone, puisqu’ils en ont besoin pour vivre. Par photosynthèse, les arbres transforment le CO2 en énergie. Mais, ils l’utilisent aussi pour fabriquer du bois et des racines, une manière donc de stocker le dioxyde de carbone atmosphérique pendant plusieurs décennies. D’autant qu’une étude de 2011 affirme que les arbres absorbent plus de carbone qu’ils n’en émettent par respiration et par décomposition.

Pour la première fois en 2015, l’accord de Paris prévoyait ainsi que les pays devaient s’efforcer de compenser leurs émissions de carbone, non seulement en protégeant leurs forêts existantes, mais aussi en plantant de nouvelles forêts. En 2017, une étude estimait que les forêts du monde pourraient participer pour plus d’un tiers à la réduction des émissions nécessaire à maintenir le réchauffement en dessous de 2 °C d’ici 2030.

Néanmoins, quelques scientifiques appellent à la prudence. Selon eux, les forêts ont des impacts sur le climat qui demeurent incertains. Depuis longtemps, les chercheurs savent ainsi que les feuilles des arbres absorbent plus la lumière du soleil que les champs ou les sols nus. Les forêts renvoient donc moins d’énergie solaire vers l’espace, ce qui entraîne un réchauffement. Un phénomène qui s’observe essentiellement aux hautes latitudes et dans les régions montagneuses ou sèches. Par ailleurs, il semble aujourd’hui acquis que les arbres échangent en permanence avec l’atmosphère. Et ils émettent un ensemble de produits chimiques dont certains pourraient participer au réchauffement de la planète. Des campagnes de collecte de données devraient permettre de faire la lumière sur le sujet.

Mais une étude, par exemple, pointe du doigt l’isoprène qui, en réagissant avec les oxydes d’azote de l’air, peut former de l’ozone, un puissant gaz à effet de serre. L’isoprène s’avère également prolonger la vie du méthane atmosphérique. Il faut toutefois lui reconnaître aussi un effet refroidissant lorsqu’il bloque la lumière solaire en favorisant la production d’aérosols. Ainsi, l’étude conclut que la transformation des forêts en terres agricoles au cours de l’ère industrielle n’aurait eu que peu d’impact global sur le climat.

D’autres travaux publiés en 2017 ont jeté le trouble en rapportant que les arbres émettent également de grandes quantités de méthane. La moitié des émissions totales de l’Amazonie. Mais ces résultats demandent encore à être précisés. Le débat, en tout cas, est lancé et les chercheurs font appel à des modèles informatiques et à des ensembles de données de plus en plus vastes et complets dans l’espoir de déterminer quel est l’impact des forêts sur le climat mondial.

Pour l’heure, ce que l’on sait c’est que 7 millions de personnes meurent dans le monde chaque année à cause des particules fines contenues dans l’air pollué selon le Programme des Nations unies pour le développement. Participant au développement de la biodiversité dans un espace urbain toujours plus dense, planter des arbres est un acte permettant de lutter contre les îlots de chaleur urbains et améliorer la qualité de l’air.

Boris Kharl Ebaka

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Édition du Samedi (SA)

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