Zone Cémac : augmenter la production locale pour limiter les importationsMardi 24 Septembre 2024 - 13:55 Les réserves de change auprès de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) devraient chuter de 5% cette année, avec un taux de couverture extérieure de la monnaie de 69,2%, contre 74,8% en 2023. La BEAC prône, pour cela, une politique d’import-substitution pour permettre aux États de réduire leur dépendance aux importations de biens transformés en les produisant localement.
La troisième session ordinaire du Comité de politique monétaire (CPM) de la BEAC, qui s’est tenue le 23 septembre à Yaoundé (Cameroun), a relevé quelques indicateurs de performance des économies de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale(Cémac). La Banque centrale a observé une diminution des réserves de change à 6539 milliards FCFA à fin 2024, correspondant à un taux de couverture extérieure de la monnaie de 69,2%, contre 74,8% en décembre 2023, et des réserves en mois d’importations de biens et services de 4,5 mois, en net recul par rapport l’an dernier. Cette forte dépendance aux importations, notamment des produits alimentaires, entraine une demande accrue de devises étrangères en défaveur de la monnaie commune aux six pays de la Cémac(Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad). Un déséquilibre extérieur qui a souvent conduit l’autorité monétaire à prendre des mesures drastiques pour tenter de stabiliser les réserves de change et éviter la dépréciation de la monnaie, tel est le cas de la nouvelle règlementation des changes en vigueur depuis 2018 et récemment la stratégie d’import-substitution. D’après le gouverneur de la BEAC, Yvon Sana Bangui, la Banque centrale est disposée à accompagner les initiatives en lien avec la stratégie import-substitution, en y associant la Banque de développement des États de l’Afrique centrale. « Les politiques structurantes visant à relever le niveau de la croissance au sein de la sous-région sont déjà adoptées dans le cadre du Programme des réformes économiques et financières de la Cémac, à travers notamment la stratégie import-substitution. Il revient à opérationnaliser tous ces dispositifs pour consolider le niveau de croissance de la sous-région », a souhaité le gouverneur de la BEAC. La recherche de solutions au déficit de la balance des paiements mérite que l’on soulève la question du commerce intra-communautaire. En effet, le volume des échanges commerciaux entre les pays de la sous-région n’excède pas 3%, un niveau encore très faible par rapport aux autres espaces d’intégration africaine. Les initiatives communautaires prises jusqu’alors n’ont pas permis de stimuler les échanges intra-communautaires, la circulation des marchandises à grande échelle, de créer un réseau dynamique des Petites et moyennes entreprises ou Petites et moyennes industries. Le gouverneur Yvon Sana Bangui s’est néanmoins montré optimiste au vu des perspectives macroéconomiques et financières « encourageantes ». Le taux de croissance au niveau sous-régional devrait atteindre 2,9% en 2024, contre 2,2% en 2023, en raison de la bonne tenue des activités hors pétrole (3,5%). L’inflation a reculé à 4,2% en moyenne annuelle, contre 5,6% une année plus tôt. « L’objectif est de ramener l’inflation au sein communautaire de 3% », a assuré Yvon Sana Bangui. Fiacre Kombo Légendes et crédits photo :Le siège de la BEAC, à Yaoundé/DR Notification:Non |