Article 6 de la COP29: une opportunité de croissance

Mercredi 11 Décembre 2024 - 23:09

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La vingt-neuvième conférence des parties (COP29) a abouti à une avancée significative sur les marchés du carbone. Les partisans de l'accord sur l'article 16 espèrent un coup de fouet aux projets visant à lutter contre le changement climatique, en éliminant le carbone de l’atmosphère ou en évitant qu’il ne soit libéré.

« Lorsqu’ils seront opérationnels, ces marchés du carbone aideront les pays à mettre en œuvre leurs plans climatiques plus rapidement et à moindre coût, ce qui permettra de réduire les émissions », se félicite Simon Stiell, responsable des questions climatiques au sein des Nations unies. « Nous sommes loin de réduire de moitié les émissions cette décennie, mais les victoires sur les marchés du carbone d'ici à la COP29 nous aideront à revenir dans cette course ». L’article 6 de l’accord de Paris avait été un point de blocage majeur. Le principe d’une coopération volontaire sur l’utilisation des crédits carbone pour aider à atteindre les objectifs climatiques a été approuvé en 2015. La COP29 a annoncé une avancée, avec un accord sur l’opérationnalisation de l’une des clauses clés, l’article 6.4, qui prévoit l’adoption de normes pour les méthodes utilisées afin de calculer les réductions ou les absorptions d’émissions dues à un projet de crédit carbone. L’objectif étant de s’assurer que les projets utilisent des méthodologies qui fournissent des résultats vérifiables.

Une « transformation fondamentale »

L’Afrique pourrait être une bénéficiaire majeure. Le continent dispose d’un potentiel considérable pour développer des projets qui éliminent le carbone, notamment par la plantation d’arbres, parallèlement à des programmes qui préviennent les émissions en conservant les habitats qui séquestrent le carbone. L’African carbon markets initiative estime que l’Afrique pourrait gagner 120 milliards de dollars par an d’ici à 2050 grâce à la vente de crédits carbone. « L’accord change complètement la donne », affirme le directeur général de Key carbon, Luke Leslie. « L’accord ouvre la voie à une transformation fondamentale du marché volontaire du carbone », explique-t-il. Luke Leslie s’attend à ce que le marché évolue vers un système de conformité. L’expert estime que l’accord conclu au titre de l’article 6 constitue un « énorme signal de demande » qui entraînera une augmentation des achats de crédits.

Cela s’explique en partie par le fait que les entreprises veulent s’assurer un approvisionnement en crédit plusieurs années à l’avance. Selon lui, il pourrait s’agir d’une « opportunité unique » pour un pays comme Madagascar. L’île-nation a connu une déforestation galopante ces dernières années. Or, l’avantage est que Madagascar est l’un des endroits les moins chers au monde pour lancer un projet de reboisement, souligne Luke Leslie. Il devrait donc être bien placé pour attirer les investissements des développeurs de projets de crédits carbone.

Noël Ndong

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