Chronique « Renessence » : la place de la foi

Vendredi 7 Février 2025 - 8:59

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Où vont toutes nos souffrances, tous nos pleurs ? Où va toute l’énergie qui se dégage de nos malheurs ? Pour quelle bonne raison souffrait-on ? Qui pouvait donner un sens à tout ceci ? A la maladie chronique, celle qui ne finit jamais, mais nous consomme, nous consume, jour après jour ?

L’être humain, nous dit la médecine, est une entité tridimensionnelle qui existe, vit et évolue sur trois plans distincts et interdépendants : physique, émotionnel et spirituel. Lorsqu’une seule de ces trois dimensions dysfonctionne, on parle alors de maladie ou d’absence de santé selon la définition de l’Organisation mondiale de la santé, hier encore référence incontestée du domaine.

Pourtant, il est criard de constater que la médecine moderne, avec son lot d’avancées technologiques, scientifiques et techniques, ne s’attèle qu’à panser les maux du corps physique et effleure ceux de l’âme, comme s’il n’était question au final que d’une simple réparation d’épaves de voitures.

Dans des maladies comme la drépanocytose, où la dimension physique est secouée de maladies empiriques en tout genre, il devient insuffisant voire dangereux d’apporter à la personne malade des soins qui ne prennent pas en considération toutes les dimensions de son être, de sa personne.

Peut-on parler alors de guérison ou plus humblement d’amélioration de la santé quand une seule fenêtre de l’être a été réparée alors que toutes les autres sont ouvertes voire brisées ?

En tant que personne drépanocytaire, nous avons appris à compter sur la foi. La médecine était devenue pour nous comme un masque à oxygène, nous sauvant la mise lors de phases critiques, nombreuses et nourries par des choix de vie qui ne correspondaient pas, mais une respiration qui s’avérait tout à fait artificielle. La médecine était une aide utile, précieuse et nécessaire mais une aide qui avait ses limites et qui ne payait pas cher de notre tête.

Nous avons appris à compter sur le ciel.

Malgré l’espérance de vie que l’on nous donnait de 20 et 25 ans, malgré les épisodes de graves complications où les fièvres ne baissaient pas, où la médecine se trouva fort dépourvue en ce que les examens de laboratoire ne parvenaient pas à détecter quoi que ce soit, ne parvenaient pas à produire la moindre explication ou formuler la moindre raison d’espérer, malgré les nombreuses épreuves sanitaires traversées, nous sommes encore et toujours debout grâce à Dieu. L’hôpital a toute son importance dans notre vie mais nous le pensons, l’avons expérimenté, et le concept du placebo ne nous contredira certainement pas, sans la foi, aucun médicament quel qu’il soit n’a le pouvoir de restaurer la santé.

Princilia Pérès

Légendes et crédits photo : 

Expression de la foi/ Libre de droit

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