Etats-Unis : l’Afrique à l’épreuve de Trump II

Mercredi 12 Février 2025 - 15:52

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Donald Trump a entamé son second mandat en appliquant à la lettre ses engagements électoraux.

Respectant ses engagements électoralistes, Trump II a débuté son second mandat avec des prises de position fortes, combinant expulsions de migrants en situation irrégulière, menaces de guerres commerciales, suspensions d’aides publiques, retrait de certaines institutions relevant de l’ONU (OMS) et d’accords internationaux dont les Etats-Unis sont signataires, ingérences dans les affaires internes des Etats. « America First», tel est le credo du 47e président des Etats-Unis, marquant le retour au protectionnisme tout en donnant un coup d’arrêt au multilatéralisme. Les expulsions de millions de migrants ont été l’un des arguments phares de campagne de Trump II, 12 millions de clandestins, présentés plutôt comme des criminels. L’une des craintes des Africains avec le retour de Trump au pouvoir est l’expulsion de milliers de migrants entrés clandestinement au pays de l’Oncle Sam via la filière dite du « Nicaragua » au cours de ces deux dernières années. Les premières annonces portent sur 41.886 Africains à expulser sur 54 pays africains. Ce qui ne représente que 2,90% des expulsions totales sur 1,5 million de personnes. Cette liste  « africaine » est dominée par les Somaliens (4090 personnes), les Mauritaniens (3822 personnes), les Nigérians (3690 personnes), les Ghanéens (3280 personnes) et les Guinéens (1897 personnes).Ces expulsions auront des impacts sur les pays africains.

Le coût économique du projet

Le budget actuel de la police de l’immigration  des Etats-Unis est de 9 milliards de dollars pour le coût d’expulsion la douzaine de millions d’illégaux à 300 milliards de dollars.

Arrêt des aides au développement, suspension de l’Usaid

L’arrêt des aides au développement aura des conséquences néfastes. Trump II a ordonné la suspension de tous les programmes d’aide étrangère au reste du monde pour une durée de 90 jours. Ainsi, tous les programmes d’aides destinés aux pays africains sont suspendus. Les Etats-Unis ont financé environ 42% de l’aide humanitaire mondiale répertoriée à travers l'Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid). Ce gel sème la panique en Afrique, très dépendante des aides américaines. Au Sénégal, par exemple, le gel américain dans le domaine énergétique est estimé à 500 millions de dollars. Plusieurs pays africains bénéficient du soutien de cet organisme. Parallèlement, l’Usaid, qui gère plus de 40 milliards de dollars, destiné à l’aide humanitaire et l’aide au développement. Ce sont de nombreux projets en faveur des populations civiles, qui vont être arrêtés, notamment au niveau des secteurs éducatifs, de la santé, dans la prévention et le traitement de la tuberculose, du paludisme, la santé maternelle et infantile.

En 2024, sur les 15 pays les plus aidés par l’Usaid figuraient neuf pays du continent: RDC, Ethiopie, Soudan, Nigeria, Soudan du Sud, Kenya, Mozambique, Ouganda et Somalie. L’impact de la suspension des aides publiques sera d’autant plus difficile à combler que les Etats-Unis ont également annoncé leur retrait de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le pays représente 22% du budget actuel 2024-2025, soit 264 millions de dollars, et contribuent à hauteur de 16%, soit 442 millions de dollars, à l’ensemble des contributions volontaires de l’organisme. En Afrique, les programmes américains financent prioritairement, et depuis de longues années, les programmes VIH-sida, l’éradication de la polio et les urgences sanitaires. Riche en ressources naturelles, l’Afrique et ses dirigeants, au lieu de continuer à tendre la main, doivent mettre en place des politiques souverainistes à même de les aides à exploiter de manière efficiente leurs ressources et, surtout, de mettre fin à leur dépendance envers le financement extérieur.

Noël Ndong

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