Agriculture : plus de 500 millions de petites fermes familiales dans le mondeLundi 13 Octobre 2014 - 17:30 Le chiffre a été annoncé par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao). Le rapport publié concerne la situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture avec un accent sur l’agriculture familiale. Le représentant de la FAO au Congo, Dieudonné Koguiyagda, a commenté ce rapport le 13 octobre à Brazzaville. Le document relève qu’il existe plus de 500 millions de petites fermes familiales dans le monde qui constituent plus de 98 % des exploitations agricoles. Ces fermes assurent au moins 56 % de la production agricole sur 56 % des terres. En dehors du nombre absolu d’exploitations, les agriculteurs familiaux travaillent également sur une part importante des superficies agricoles du monde. Les moyennes régionales sont de 85 % en Asie, 62 % en Afrique, 83 % en Amérique du Nord et en Amérique centrale, 68 % en Europe et 18 % en Amérique du Sud. Le document indique que les agriculteurs familiaux entretiennent des liens économiquement étroits avec le secteur rural. Ils contribuent de façon significative à l’emploi, notamment dans les pays en développement où l’agriculture emploie encore la majorité de la population active. En outre, les revenus additionnels générés par l’agriculture familiale sont dépensés dans l’économie locale non agricole. S’agissant de la production agricole, la Fao relève qu’au Brésil, les agriculteurs familiaux assurent en moyenne 40 % de la production d’une sélection de cultures principales en travaillant sur moins de 25 % des terres. Aux États-Unis, les agriculteurs familiaux assurent 84 % de toute la production pour des ventes de 230 milliards de dollars sur 78 % des terres cultivées. À Fidji, les agriculteurs familiaux produisent 84 % des ignames, du riz, du manioc, du maïs et des haricots sur seulement 47,4 % des terres. Le représentant de la FAO au Congo a insisté sur le fait que les agriculteurs familiaux ont besoin d’un cadre stratégique favorable impliquant la valorisation de leurs multiples contributions ainsi que leur prise en compte dans les politiques et dialogues nationaux. Une option préconisée dans le but d’éradiquer la faim et de garantir la sécurité alimentaire. Par conséquent, les pays doivent énoncer clairement leur définition de l’agriculture familiale et recueillir des données sur le secteur. À l’échelle nationale, le succès du développement de l’agriculture familiale repose sur divers facteurs. On cite : les conditions agro-écologiques et les caractéristiques territoriales ; l’accès aux marchés, à la terre et aux ressources naturelles, à la technologie et aux services de vulgarisation, aux services financiers ; les conditions démographiques, économiques et socioculturelles ; la disponibilité d’un enseignement spécialisé. Selon l’orateur, citant le document, les politiques agricoles, environnementales et sociales ciblées sur les agriculteurs familiaux sont indispensables pour apporter des changements tangibles et des améliorations durables. Il ressort que les agriculteurs familiaux forment un vaste groupe très diversifié. Le concept d’agriculture familiale varie selon les régions et devrait s’adapter aux traditions culturelles et aux contextes nationaux. Ainsi, la FAO considère que l’agriculture familiale « englobe toutes les activités agricoles reposant sur la famille en relation avec de nombreux aspects du développement rural. L’agriculture familiale permet d’organiser la production agricole, forestière, halieutique, pastorale ou aquacole qui, sous la gestion d’une famille, repose essentiellement sur de la main-d’œuvre familiale comprenant aussi bien les hommes que les femmes». Rappelons que chaque année, la FAO et ses États membres célèbrent la Journée mondiale de l’alimentation (JMA) le 16 octobre, date anniversaire de la création de la FAO en 1945. Cette année, la JMA a retenu le thème de l’agriculture familiale. Nancy France Loutoumba |