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Le dernier "Pierre Péan" ne dédouane pas la FranceSamedi 6 Décembre 2014 - 11:15 "Nouvelles affaires africaines. Mensonges et pillages au Gabon", tel est le titre du dernier ouvrage du journaliste français, Pierre Péan, paru au mois de novembre chez Fayard, et qui le dresse littéralement contre les plus hautes autorités gabonaises. Une plainte en diffamation est en effet déposée à Paris contre l'auteur du livre, volontiers récidiviste sur les révélations de magouilles en terre africaine. Ses précédents écrits consacrés à l'Afrique centrale, disons, à la relation entre cette partie de l'Afrique et la France, ne lui ont pas toujours valu le bon regard de ceux qu'ils « malmènent » à longueur de pages. " L'Argent noir, Noires fureurs, blancs menteurs et carnages", Pierre Péan veut toujours aller plus loin, et c'est son style ! Dans le livre dont il est question, les 251 pages fouinent dans la vie publique et privée de la famille Bongo ; elles ciblent en dernier lieu l’actuel président gabonais, Ali Bongo Ondimba. " Il ne serait pas Gabonais d'origine, ne serait pas né à Brazzaville de sa mère Joséphine Bongo, Patience d'Abany aujourd'hui, alors épouse d’Albert Bernard Bongo, devenu par la suite Omar Bongo Ondimba". D'après toujours l'auteur, qui cite plusieurs sources, et emploie souvent le conditionnel pour relayer celles-ci, Ali Bongo Ondimba, s'appelait Alain Bongo, serait un enfant venu du Biafra, au Nigeria, et adopté par le couple Bongo. Les autorités de Libreville estimant qu'il s'agit-là de pures affabulations qui ne sauraient peser sur le cours des choses au Gabon, attaquent Péan en justice sur une autre « révélation » : le vol présumé des élections que le candidat Ali Bongo aurait opéré pour remporter la présidentielle de 2009, au détriment de ses deux challengers, André Mba Obame et Pierre Mamboundou. " Nouvelles affaires africaines. Mensonges et pillages au Gabon" paraissant à moins de deux ans du renouvellement du mandat d'Ali Bongo Ondimba, en 2016, il n’est pas moins raisonnable, toute considération gardée, d’y voir une démarche velléitaire au profit des futures adversaires d’Ali, dont nombreux sont actifs sur la place de Libreville. En voici un passage du livre qui ne manque pas d'alerter sur ce qui vient d'être dit : " La véritable identité d'Ali Bongo et les pillages imputés à Maixent Acrrombessi (son directeur de cabinet. NDLR), vont être en 2016, au cœur de la future campagne présidentielle". (Épilogue. Page 233). Notons néanmoins que le livre de Pierre Péan ne tisse pas sa toile de révélations que sur les problèmes d'identité supposés du dirigeant gabonais. Il montre que de tout temps, mieux, depuis la nuit des temps et, pas toujours en bien, la France, ancienne puissance colonisatrice n'a jamais cessé de s'immiscer de la manière la plus flagrante dans la gouvernance de ses ex-colonies. Cela était valable hier, cela est valable aujourd'hui et le sera demain et éternellement tant que les Africains eux-mêmes ne s'organiseront pas pour dénoncer cet état de choses et donner un visage à ce qu'ils veulent faire de leurs pays respectifs. "Les Américains ignoraient que des avions (.....) avaient débarqué à Franceville, venant de France, avec des urnes destinées au scrutin. Selon un des convoyeurs, elles étaient bourrées de bulletins en faveur d'Ali", peut-on lire en page 169 du livre, presque en conclusion de ce que l'auteur écrit ensuite, en page 178: " Le coup d'État fomenté par Ali Bongo, avec l'aide de la France aura donc réussi, mais a laissé des traces". Que dire, enfin, des leçons que l'Afrique ne cesse de recevoir des autres, comme cela a été encore le cas récemment lors du Sommet de la Francophonie à Dakar ? Que dire ?
Gankama N'Siah Edition:Édition Quotidienne (DB) |