Conseils

Nous savons bien que les dirigeants des grandes puissances n’aiment pas recevoir de conseils. Mais, dans le moment présent, certains d’entre eux que nous ne nommerons pas, mais qui se reconnaîtront aisément s’ils lisent ces lignes feraient bien de se pénétrer des quelques vérités suivantes.

Premièrement : l’Afrique n’a pas de leçons à recevoir de nations dont la gouvernance publique est tout sauf transparente, dont les erreurs successives provoquent, aujourd’hui comme hier, de terribles drames dans différentes régions du monde et qui n’en continuent pas moins de se poser en censeurs.

Deuxièmement : si les dirigeants des pays riches veulent aider les pays émergents qu’ils cessent donc de leur proposer sans réfléchir des modèles politiques, économiques, sociaux dépassés, qui plongent leurs propres peuples dans la désespérance et ne peuvent résoudre aucun des problèmes présents.

Troisièmement : au lieu de se comporter comme ils le firent dans le passé, alors qu’ils asservissaient notre continent pour en exploiter les immenses ressources naturelles, les gouvernants de ces mêmes pays doivent s’attacher aujourd’hui à panser les plaies que leur inhumanité a ouvertes jadis dans notre chair.

Quatrièmement : s’il est une réforme qui s’impose aujourd’hui, c’est bien celle de la gouvernance mondiale qui reste dominée par ce même petit groupe de nations aussi aveugle que sourd aux réalités de ce temps dont l’objectif avoué est de préserver le plus longtemps possible sa position dominante.

Cinquièmement : plutôt que de donner des conseils aux peuples émergents, les gouvernants des pays riches doivent réfléchir tant qu’il en est temps aux conséquences dramatiques que les atteintes portées par eux à l’environnement naturel auront inévitablement et à bref délai pour l’humanité toute entière.

Pour conclure provisoirement sur le sujet disons que les « Grands » sont et seront de moins en moins les maîtres du monde. Il leur faut donc apprendre à respecter les autres. Alors effectivement ils seront pris au sérieux.