Révision de la loi électorale : des dissensions persistent entre opposition et majorité

Samedi 17 Janvier 2015 - 13:17

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Les opposants dénoncent la méthode du gouvernement qu'ils accusent de vouloir faire passer par force ladite loi. 

Quelques partis politiques phares de l’opposition dont le MLC, l’UDPS et l’UNC ont appelé le week-end dernier la population à descendre dans la  rue et à investir le siège du Parlement pour faire barrage contre la perspective de vote de la loi électoral en examen dans les deux chambres législatives. Dans l’esprit des leaders de l’opposition, il s’agit d’empêcher les députés de l’opposition de mettre en exécution leur projet de vouloir  conditionner la tenue de l’élection présidentielle en 2016 aux résultats d’un recensement. Après l’échec de leur manifestation du 12 janvier qui a vu les leaders de l’opposition être tenus en respect par les éléments de la police, ces derniers pensent réitérer leur action ce 19 janvier. 

Dans le même temps, la coalition des partis de l’opposition ont également appelé à la tenue des manifestations le même jour « dans toutes les provinces du pays pour dire non à toute manœuvre visant » à permettre à Joseph Kabila de se maintenir à son poste au-delà du terme de son mandat, fin 2016. Pour l’opposition donc, il n’y a pas lieu d’organiser un recensement au stade actuel étant entendu que les conditions ne s’y prêtent pas, en plus du fait qu’il existe déjà une loi portant enrôlement et identification des électeurs sur laquelle la Céni s’est fondée pour organiser les élections de 2006 et 2011. D’où, pense-t-on à l’opposition, conditionner l’élaboration des listes électorales définitives de la Céni par la présentation des données qui seront issues du récensement équivaudrait à faire glisser le calendrier électoral au bénéfice de Joseph Kabila. L’appel de l’opposition a été entendu au Sud-Kivu où la population est descendue dans la rue pour protester contre un troisième mandat de Joseph Kabila.       

Redoutant les conséquences d’une manifestation de l’opposition ce lundi au Palais du peuple, le bureau de l’Assemblée nationale a devancé les évènements en programmant la plénière y relative pour le 17 janvier pourtant consacrée à la commémoration de la mémoire du héros national Patrice Émery Lumumba.  Cependant, L’opposition ne faiblit pas dans sa démarche à laquelle elle tient à impliquer la population dénonçant par ricochet la méthode des autorités qu'ils accusent de vouloir passer par force. Là-dessus, l’opposition minoritaire sait qu’elle ne pourra rien face à une majorité sûre de sa stratégie à faire passer coûte que coûte ladite loi. Ce, d’autant plus que Lambert Mende Omalanga, une des voix attitrées de cette majorité, a récemment laissé entendre sur une chaîne périphérique que « le scrutin peut très bien se tenir en 2016 comme en 2017 ainsi que par le passé, il y avait déjà eu des retards et le ciel ne nous est pas tombé sur la tête ».   

 

 

Alain Diasso