2015, " une année décisive pour la sécurité de la France"

Vendredi 23 Janvier 2015 - 13:15

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Le propos est du ministre français de la Défense, qui s’exprimait lors des vœux aux armées au musée de la Marine, le 22 janvier. Au cours de son allocution, Jean-Yves Le Drian a rassuré ses interlocuteurs quant aux missions que la France devra remplir cette année, en même temps qu’elle se désengagera de certains théâtres d’opération où le pays considère son devoir accompli.

À n’en point douter, les attentats  survenus à Paris, les 7 et 9 janvier, peuvent être présentés comme le point de départ de la remobilisation des forces françaises, au double plan intérieur et extérieur.  Ceci, dans la mesure où le lien commun à ces événements est la nébuleuse terroriste, dont les foyers de constitution sont désormais sans frontière.
Si Jean -Yves Le Drian dépeint l’année 2014 comme celle au cours de laquelle la France «  aura été sur tous les fronts et de tous les combats », il n’en demeure pas moins que 2015 a «  mal commencé » pour la France. D’où cette projection pour mieux aborder les douze prochains mois en ayant à cœur de maintenir la pression sur l’ennemi potentiel.
Il est question, a insisté Jean-Yves Le Drian, «  d’empêcher la création de nouveaux sanctuaires djihadistes dans la bande sahélo-saharienne » à travers la force Barkhane qui y  a remplacé Serval.  . Paris compte pour cela sur l’appui des armées locales (africaines)  dans une lutte qui vise à la fois les milices répertoriées dans le Nord Mali, celles qui sévissent en Libye, ainsi que la secte Boko Haram de plus en plus tentaculaire. Problème : ces armées sont sous-équipées et les soldats manquent de formation, ce qui complique davantage la mission de reconquête des zones sous contrôle des terroristes.
Du Sahel, la France gardera l’œil sur le Levant où se forme l’Etat islamique. «  Nous devons poursuivre notre effort pour affaiblir Daesh et favoriser les conditions d’existence d’un Irak stable et sûr », déclare Le Drian. Engagées depuis quelques mois dans une coalition avec les Etats-Unis notamment, les forces françaises savent que sur ce terrain aussi, les choses ne sont pas si simples.
Le ministre a aussi rappelé un front qui se calme, la Centrafrique. Si tout se passe bien, c’est cette année que se tiendront les élections générales pour sortir ce pays de l’impasse. Alors que Paris était arrivé très tôt ici pour préserver l’essentiel, et l’a fait avec suite malgré les difficultés. La présence de la mission des Nations unies permet d’envisager un dénouement pacifique.
La décompression en Centrafrique permettra à la France de revoir à la baisse les effectifs  de Sangaris. Jean-Yves le Drian a aussi parlé du changement de statut de la force Licorne, installée en Côte d’Ivoire depuis douze ans qui a abandonné son volet combattant. Même chose pour la fin de la mission de quinze ans au Kosovo, la fin de celle qui s’était déployée en Afghanistan depuis 2001. De nombreux soldats français y ont perdu la vie, a noté le ministre.
Un autre engagement que n’a pas manqué de signaler le ministre français de la Défense est la présence en Guinée de spécialistes de santé des armées pour lutter contre le virus Ebola.  Mais ce que Jean-Yves Le Drian présente comme « un défi unique pour la France », est la simultanéité qui fait que « notre pays évolue dans un environnement marqué par la simultanéité des crises stratégiques majeures qu’il  n’a pas choisies ». Les attentats de Charlie Hebdo relèvent sans doute des pans de ce défi sécuritaire qui se pose à une France engagée sur plusieurs fronts à travers le monde.
 

Gankama N'Siah