Province Orientale : des dégâts humains à la suite de l’incendie d’une baleinière

Les naufrages des baleinières, pirogues et hors-bords sur l’axe Basoko-Isangi-Kisangani, sont devenus monnaie courante en Province Orientale. Naviguer sur le fleuve Congo relève par ces temps qui courent d’un parcours de combattant au regard du danger que représente désormais tout trafic fluvial. La dernière catastrophe en date est celle intervenue le 9 janvier. Une baleinière dénommée HB Likau en provenance de Basoko a été endommagée à la suite d’un incendie d’origine inconnue qui s’est déclaré au moment où elle embarquait, après accostage aux abords d’un îlot, des passagers et leurs marchandises en provenance du marché Lokumba.

Le feu a consumé une grande partie de la carlingue provoquant la panique parmi les passagers dont plusieurs ont tenté de sauver leur peau en se jetant dans l’eau. Les malchanceux ont carrément été brulés vifs par le feu qui, au fur et à mesure, prenait des proportions inquiétantes sans être contenus par un dispositif anti incendie. Après les dégâts tant humains que  matériels occasionnés par les flammes, les services de sécurité, les marins ainsi que les populations riveraines se sont mis à l’œuvre pour tenter de récupérer ce qui pouvait l’être. Les rescapés, au nombre de soixante, ont vite fait de regagner leurs domiciles à Basoko, de l’autre côté du fleuve pendant que les recherches se poursuivaient pour récupérer des corps inertes et sans vie enfouis sous les eaux.

Jusqu' hier, seulement sept ont été repêchés des eaux et l’on croit savoir que d’autres seront retrouvés progressivement au fur et à mesure qu’évoluent les recherches. Aucun bilan officiel n’est encore établi par les services compétents, mais plusieurs sources concordantes font état d’une centaine de morts et plusieurs disparus. Des estimations proches de la réalité lorsqu’on sait que ces types d’embarcations peuvent contenir jusqu’à plus de deux cents personnes à l’image de celles qui avaient connu un naufrage sur le fleuve Congo à Yaboya, à près de 50 km à l’Ouest de Kisangani (Province Orientale). Cette embarcation, à en croire les rescapés, avait coulé après avoir heurté une roche  tuant ainsi plus de deux cents personnes.

Pour en revenir au cas de la baleinière HB Likau, il y a lieu de noter que des enquêtes sont en cours pour déterminer les causes de cet accident qui, selon certains, pourrait être d’origine criminelle. Une chose est vraie, c’est que la fréquence de ce genre des catastrophes a un impact négatif sur l’économie de la contrée sur fond de perte de plusieurs dizaines de tonnes des produits agricoles des paysans. Ces derniers perdent tous leurs revenus des champs, de pêche et d’élevage, et même tout leur capital lors de ces accidents pour lesquels l’autorité locale reste impuissante.