Théâtre : Monsieur le député joué en one-man-show à la préfecture de BrazzavilleSamedi 21 Février 2015 - 15:45 Tribaliques d'Henri Lopes est un recueil de nouvelles écrit en 102 pages, qui a remporté en 1972 le grand prix littéraire de l’Afrique noire. L'une de ses composantes, Monsieur le député, a été adaptée au théâtre le vendredi 20 février par Guy Stan Matsingou, un comédien metteur en scène et directeur artistique, en présence de l’ambassadeur du Cameroun au Congo. Ce spectacle est la somme de deux nouvelles mises sur scène par Guy Stan Matsingou. La première relate l’histoire de deux amis qui se retrouvent un soir autour d’une bouteille de whisky pour réfléchir au moyen de libérer un de leurs compagnons, incarcéré injustement. Un jour, ils procèdent nuitamment à une distribution de tracts dénonçant le régime. Malheureusement, ils sont tous appréhendés. La seconde nouvelle est l’histoire du député Ngouakou-Ngouakou qui est un homme influent, mais irresponsable et infidèle. Convié au congrès de la Fédération nationale des femmes, monsieur le député prononce un discours très pompeux, apprécié et très applaudi, dans lequel il fait l’apologie de la femme et l’encourage dans l’émancipation, légalité sexuelle ainsi que la prise des décisions. Cependant, dans son ménage, c’est tout à fait le contraire. Il traite sa femme comme une bonne, ses filles comme des serveuses. Monsieur Ngouakou-Ngouakou n’a aucune considération pour les efforts que ces dernières font pour évoluer dans leurs études. Il oublie que quelques minutes plus tôt il a tenu un discours élogieux en faveur des femmes. Cet homme infidèle a enceinté Marie-Thérèse, l’une de ses maîtresses dont il refuse la paternité de la grossesse. La pièce montre le type d’homme politique africain qui n’arrive pas à concilier son discours et ses actes. Elle aborde quelques problèmes essentiels de l’Afrique moderne « C’est, d'ailleurs, ce que nous voyons partout dans le monde à travers nos différentes chaines de télévision. Henri Lopes avait vu par anticipation des DSK qui compromettent l'équilibre entre l'homme et la femme », a souligné l’artiste. Guy Stan Matsingou parle d’un bel exercice. Le travail qu’il a présenté ne s’est pas accompli en un seul jour. « Être debout sur la scène, c’est un travail énorme ; ce que vous avez vu n’est pas un travail d’un mois. Mais, plutôt la somme de plusieurs années de travail », a-t-il souligné. L’artiste envisage par ailleurs de jouer avant le mois de juin un autre one-man-show d’un texte écrit par François Bintsindou, directeur du journal le Troubadour. Divine Nzinga pense que cette pièce de théâtre est éducative ; elle fustige l’irresponsabilité de certains hommes politiques coriaces aux foyers mais très gentils hors du ménage Signalons que le débat littéraire du prochain rendez-vous aux Vendredis des arts et des lettres sera autour du roman Cœur d’Aryenne de Jean Malonga. Rosalie Bindika |