La question libyenne ne se réduit pas à la seule immigration vers l’Italie, rappelle M. Matteo RenziMercredi 18 Mars 2015 - 18:30 Le premier ministre italien fait part d’une identité de vues sur ce dossier avec des dirigeants africains, dont le président Denis Sassou Nguesso. Les autorités italiennes pressent l’Europe et l’Occident à ne pas s’engager dans de faux sentiers pour la crise en Libye. Ce qui se déroule dans ce pays des bords de la Méditerranée ne doit pas se résumer en une simple question de désordres et de chaos : la Libye conditionne la stabilité du pourtour méditerranéen, la paix et la stabilité de l’Europe. Cela demande que tous concourent à la recherche d’une solution de paix, une solution politique, pour endiguer les soubresauts causés dans ce pays par l’effondrement du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. « Ou bien la communauté internationale mettra sur sa propre table de travail la question de l’extrémisme, même celui qui a trait à l’Afrique, en partant de la Méditerranée ou alors son regard sera celui d’un myope ». C’est ce qu’a soutenu le premier ministre Matteo Renzi mardi dans une intervention au Sénat à Rome, au moment où le Conseil de l’Europe entend siéger ces 19 et 20 mars sur la question du terrorisme. M. Renzi indique que sa vision se nourrit des observations de personnalités du monde et africaines de premier rang, dont le président Denis Sassou Nguesso. « J’ai rencontré le président du Congo-Brazzaville et diverses délégations africaines. Avec les ministres (Paolo) Gentiloni (des Affaires étrangères, Ndlr) et (Roberta) Pinotti (de la défense, Ndlr) ; les services secrets et tous les services, nous suivons ce qui arrive en Afrique, mais le continent ne reçoit qu’une attention peu soutenue dans le contexte des débats internationaux. Nous, nous devons récupérer un rôle de pont en Méditerranée », a dit M. Matteo Renzi. Le 26 février dernier, il a eu des entretiens jugés profonds et utiles avec le président Denis Sassou Nguesso, alors en visite de travail à Rome. Pour le premier ministre italien, il y a un peu de légèreté à penser que les prises de position et l’activisme diplomatique que l’Italie développe autour du dossier libyen sont un simple « appel au secours pour l’immigration que nous affrontons seuls ». « Le penser serait réducteur. Nous appelons à la centralité politique en Méditerranée pour chercher une solution. Nous avons sorti la Libye du dernier poste dans la pile des dossiers prioritaires parce que ce dossier ne concerne pas seulement l’immigration ni l’Italie, même si cette question est sensible pour notre électorat. L’émergence des milices de l’ISIS (Etat islamique) est préoccupante parce que pouvant influer sur l’augmentation des phénomènes de délinquance et de terrorisme », a soutenu M. Renzi. Lucien Mpama |