Nigéria : Goodluck Jonathan affrontera Muhammudu Buhari à la présidentielle du 28 mars

Mardi 24 Mars 2015 - 16:12

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Les Nigérians iront aux urnes le samedi 28 mars pour les élections présidentielle et législative. Le président sortant, Goodluck Jonathan, qui est candidat à sa propre succession aura pour adversaire, l’ancien général de l’armée Muhammudu.

L’actuel président nigérian est candidat à sa réélection dans un contexte très particulier : il est critiqué du fait des violences perpétrées dans son pays par la secte islamiste Boko Haram sous son premier mandat. Le groupe s’est emparé de régions entières avant de subir des revers grâce à l’offensive menée conjointement par l’armée régulière et les troupes régionales composées entre autres des troupes tchadiennes, nigériennes, camerounaises, y compris d’autres forces étrangères.

Goodluck Jonathan est aussi accusé de n’avoir pas réussi à faire face à la corruption, devenue endémique au Nigéria, et de n’avoir pas su réaliser de nouvelles infrastructures à travers ce pays le plus peuplé d’Afrique.

Si certains observateurs redoutent la réélection du président sortant, Goodluck Jonathan, chrétien originaire du sud pétrolier, notamment du Delta du Niger, se dit toutefois rassurant. Il compte sur de nombreux supporters, un réel atout quand on sait que le Nigeria est un pays aux multiples factures ethniques et religieuses, entre musulmans et chrétiens notamment. C’est fort de cela qu’il s’est engagé à respecter le choix des électeurs pour ce scrutin qui s’annonce serré avec son adversaire politique.

Muhammudu Buhari quant à lui, est un habitué des scrutins présidentiels puisqu’il se présente pour la quatrième fois depuis le retour de la démocratie au Nigéria en 1999. Durant la campagne présidentielle, cet ancien chef de la junte qui avait dirigé le pays d’une main de fer, promettait partout où il passait, qu’il combattra efficacement la corruption, une fois élu à la magistrature suprême.

En attendant le déroulement du vote, les Nigérians et certains experts craignent déjà que ce pays sombre dans de nouvelles violences qui pourraient être provoquées par le refus d’une défaite de Muhammadu Buhari. Ceci, parce que ce candidat a toujours contesté devant les tribunaux les résultats des élections passées. Des observateurs évoquent déjà le risque de voir des violences éclater dans le nord majoritairement musulman à l’annonce de la défaite de l’ex-général.

Devant ces menaces, le président américain, Barack Obama, a lancé un appel en vue de la tenue des élections libres et transparentes au Nigéria. « J’appelle tous les candidats à faire comprendre à leurs partisans que la violence n’a pas sa place dans des élections démocratiques et qu’ils n’inciteront, ne soutiendront ni se livreront à aucune forme de violence – avant pendant, ou après le dépouillement du scrutin», a-t-il déclaré.

À quelques jours du double scrutin, le chef de Boko Haram,Abubakar Shekau, ne cesse de réaffirmer sa volonté de tout mettre en œuvre pour perturber le bon déroulement de ce vote qu’il considère comme non conforme aux idéaux de l’islam. Le groupe a déjà annoncé qu’il va multiplier des attentats à travers le pays le jour des élections.

 

Nestor N'Gampoula