Burundi : le président Nkurunziza s’est adressé à la Nation

Samedi 16 Mai 2015 - 15:15

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Après l’échec du putsch le 13 mai contre le président Pierre Nkurunziza, plusieurs officiers responsables de la tentative ont été arrêtés. Lors d’un message à la Nation le  15 mai, le chef de l’État burundais a appelé à la cessation des manifestations et à la tenue dans le délai des élections.

Le président Pierre Nkurunziza, qui a échappé de peu à une tentative de coup d’État, est arrivé à Bujumbura la capitale le 15 mai. Il a salué tout d’abord le courage et la loyauté de ses forces de défense et de sécurité. « À l'occasion de ce jour mémorable, nous voulons remercier du fond du cœur les corps de défense et de sécurité pour l'efficacité et la rapidité dont ils ont fait preuve pour stopper le projet macabre de détruire les institutions démocratiquement élues », a déclaré Nkurunziza dans une allocution diffusée à la radio et à la télévision.

Le numéro un burundais a accusé les manifestants contre sa candidature pour un troisième mandat d’être de connivence avec les auteurs du coup d’État manqué conduit par le général Godefroid Niyombaré. « Il est évident que les soulèvements en cours sont liés au groupe qui voulait renverser les institutions », a dénoncé Nkurunziza avant d’appeler les opposants à cesser les manifestations de la rue.

Le candidat Nkurunziza se dit toujours prêt à poursuivre la voie du dialogue. « Que ceux qui ont des doléances à présenter passent par la voie du dialogue et de la concertation, et non par la voie de la violence afin de consolider la paix et la sécurité», a-t-il martelé. Selon ce dernier, l'unique solution à cette crise passe par la tenue rapide des élections libres et ouvertes « comme les pays de la région et la communauté internationale le recommandent ».

En effet, la réaction de la communauté internationale ne s’est pas fait attendre pour condamner cette « tentative de putsch ». Le Conseil de sécurité de l’ONU qui s’est réuni d’urgence le lendemain de l’annonce de la destitution du président burundais, a exhorté toutes les parties à cesser les violences, et aux autorités burundaises à reporter  le calendrier électoral. Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme,  Zeid Ra’ad Al Hussein, a mis en garde contre toute violence, surtout des exactions dont sont accusés des jeunes du CNDD-FDD appelés « imbonerakure ».

Pour les États-Unis qui ont aussi condamné la tentative de putsch, un troisième mandat de Nkurunziza risque de « compromettre le processus de paix » dans ce pays. Washington a, par ailleurs, appelé ses ressortissants à quitter le Burundi au plus vite, « l'organisation terroriste des Shebab basée en Somalie a menacé de mener des attaques terroristes au Burundi et pourrait y viser les intérêts américains ».

Les manifestations contre la candidature de Pierre Nkurunziza se poursuivent à Bujumbura. Le leader du collectif anti-troisième mandat, Vital Nshimirimana, a indiqué à l’AFP que les manifestations contre la décision du président sortant de briguer un troisième mandat vont se poursuivre car, estime-t-il « le peuple attend un changement ». Depuis le 15 mai après l’échec du coup de force, des centaines de jeunes ont repris les manifestations et ont érigé des barricades.

La violence au Burundi a poussé plus de 100 000 civils à fuir le pays pour se réfugier en République démocratique du Congo, au Rwanda et en Tanzanie. Le Burundi tient des législatives et communales le 26 mai, avant la présidentielle du 26 juin. Dans ce contexte, l’Union africaine avait demandé au gouvernement de reporter ces élections.  

 

Fiacre Kombo

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