William Bongho, président de SDA : "Au Congo, la violence n'a plus de sens"

Mardi 30 Juin 2015 - 15:15

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Fils du Congo-Brazzaville, homme multidimensionnel, William Bongho est le président de l’ONG Synergie et Développement de l’Afrique –SDA-. En séjour de travail à Paris, il entend s’investir à la préservation du vivre ensemble. Ce faisant, il invite les Congolais de l’Europe à la fin du mois de juillet à une rencontre citoyenne pour un échange serein sur la situation du Congo. Interview.

William BonghoLes Dépêches de Brazzaville (LDB) : Vous avez été reçu par le Chef de l’Etat, dans le cadre des Consultations politiques et civiles qu’il mène. Vous organisez à Paris une rencontre citoyenne sur le non-sens de la violence. Quel message portez-vous à vos compatriotes de l’étranger ?

William Bongho (WB) : Les tribulations qui cristallisent l’actualité au Congo Brazzaville posent la question de l’opportunité morale/philosophique et non juridique spécifiquement. Pour la SDA et ses sympathisants, la problématique du changement ou non de la constitution ne peut justifier n’importe quel recours à la violence. La constitution n’est qu’une brique dans l’arsenal des actes à poser pour consolider l’édifice et construire un avenir meilleur. Celles et ceux qui estiment qu’une arme servant à défendre la démocratie au Congo ne peut être qu’une violence légitime, se trompent lourdement. Chaque décennie au Congo a été traversée par un fleuve de sang : 1959 ; 1963 ; 1972 ; 1973; 1977; 1992; 1997; 1998. Plus de 15 ans auront été nécessaires à bâtir et consolider la paix, la sécurité et la cohésion nationale. Il appartient à chaque Congolais aujourd’hui de ne s’investir que pour l’harmonie, aussi embryonnaire soit-elle. La violence, qu'elle vienne d'un camp comme de l'autre, n'a plus aucun sens. Par une conférence-débat, dans le respect des uns et des autres, nous invitons les Congolais et les amis du Congo, le samedi 25 juillet, à venir partager des moments de réflexions patriotiques à la salle de la Mutualité à Paris.

LDB : Pourquoi vous et pas les hommes politiques ? A quel titre vous investissez-vous dans ce combat ?

WB : Le rendez-vous parisien de fin juillet est ouvert à tous les Congolais et à tous les amis du Congo, quel que soit leur statut : politique, individualité ou société civile. C’est dans le même esprit que le Chef de l’Etat, Denis Sassou N'Guesso a ouvert des Consultations nationales à toutes les sphères de la population congolaise. Ce maillage de l’ensemble de la population impulse notre légitimité en tant que société civile à participer, auprès des politiques, ensemble à la recherche de notre vivre ensemble et le devenir du Congo. Depuis 2011 la SDA s’est résolue d’accompagner les dynamiques de la diaspora en mettant sur les plateformes d’échanges, toutes leurs intelligences sur : les professionnels de la santé ; le numérique ; les jeunes diplômés sans emploi ou le déjeuner thématique pour un rendez-vous de l’entreprise avec le Congo à Paris. A chaque fois, ensemble avec les institutions, l’ONG a mené des actions de terrain. Le Centre national technique du sang bénéficie aujourd’hui,  de synergies établies entre un médecin de la diaspora et ceux du Congo. Nous optons pour une posture patriotique et nous jouons pour notre pays. Plus que jamais, la SDA étant domicilié au Congo et hors du Congo, nous devons créer une dynamique de rencontre pour bâtir un contrat social fondé sur une assise démocratique.

LDB : Comment analysez-vous la radicalisation des positions des uns et des autres sur le changement ou non de la Constitution de 2002 ?

La tentation est grande de se radicaliser autour du positionnement des uns et des autres. Mais, gardons-nous de nous entredéchirer sur la base des philosophies venues d’ailleurs, si pertinentes soient-elles, exprimées à des époques particulières. C’est du destin du pays dont il est question à travers cette lancinante interrogation : changer ou pas la constitution de 2002. Nous devons être capables par-delà nos appartenances politiques, religieuses, ethniques ou nos affinités de toute nature, d’instaurer un dialogue en bonne intelligence. Ayons  à l’esprit que c’est le Congo avant tout et le peuple d’abord qui sont au centre de la préoccupation politique.  C’est  à nous tous, citoyens, militants associatifs et politiques, à travers nos échanges à l’échelle de cette conférence-débat de veiller à la non-radicalisation des positions. Nous ne changerons pas la face du Congo avec une baguette magique ; loin de nous la prétention d’être des devins. Mais, en tout état de cause, la SDA, en participant à la facilitation du dialogue, des échanges, à la recherche du compromis sans aucune tentative de verser dans la négation de soi, tente de fédérer les énergies en commençant auprès de nos compatriotes de l’étranger avant d’étendre notre action à l’intérieur du Congo, dans chaque département et village par village.

SDA, fondée en 2011 et domiciliée à Paris

ONG africaine pour la promotion de la croissance économique et culturelle des pays du continent.

A travers des espaces propices aux débats, elle défend l'image des pays africains tout en garantissant la solidarité ; milite pour donner à l'Afrique sa vraie place sur l'échiquier mondial.

Page facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100009677743718

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo: William Bongho Crédit photo : sans

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