Parlement : la session extraordinaire marque le pasSamedi 11 Juillet 2015 - 15:00 Près d’une semaine après l’ouverture des assises le 4 juillet, les travaux peinent à prendre leur vitesse de croisière, le texte amendé en rapport avec la répartition des sièges n’ayant pas encore été transmis à l’Assemblée nationale. Qu’en est-il de la session extraordinaire du Parlement convoquée en toute urgence pour réexaminer le projet de loi portant répartition des sièges pour les élections locales, municipales et urbaines après son rejet à la mi-juin par l’Assemblée nationale ? Une question suggestive qui laisse entrevoir le vide qui caractérise cette session en termes de contenu. Rien ou presque n’a été fait jusque-là si ce ne sont les discussions entamées à la chambre haute sur le projet de loi en rapport avec le statut des chefs coutumiers. C’était le lundi 6 juillet que les sénateurs se sont penchés sur cette matière avant de sombrer dans une sorte d’harassement collectif. Alors que les travaux sont censés s’étaler sur quatre semaines, le gros du travail circonscrit autour de la loi sur la répartition des sièges, demeure encore en état. Il appert que l’Exécutif national tarde encore à déposer le texte amendé au bureau de l’Assemblée nationale. Entretemps, le Sénat qui attend qu’on lui transmette ledit projet de loi pour un examen en seconde lecture, se trouve bloqué. Près d’une semaine vient de s’écouler, depuis l’ouverture des assises le 4 juillet, sans que les travaux prennent leur vitesse de croisière, laissant perplexes de nombreux congolais. A la chambre basse, on s’accorde à dire que l’absence du président Aubin Minaku y est pour quelque chose. Ce dernier s’était déplacé effectivement à Berne en Suisse pour prendre ses fonctions de président de l’Assemblée parlementaire francophone (APF). Le vide laissé a desservi son institution, car personne parmi ses deux vice-présidents n’avait pris l’initiative de convoquer une plénière à son absence. Eu égard au caractère sensible de la matière à traiter dont l’issue devrait dépendre l’avenir même de la coalition au pouvoir, probablement que le Speaker de la Chambre basse en avait fait sa chasse gardée. L’enjeu, à savoir la répartition des sièges en prévision des élections locales et municipales, est trop important pour confier la direction des débats en plénière à un vice-président qui n’en maitrise pas les rouages. Il appert aussi qu’à ce sujet, des contradictions continuent d’émailler les discussions au sein de la Majorité où certains membres refusent de cautionner les « hérésies » contenues dans ce projet de loi. Le vice-premier ministre en charge de l’intérieur peine, à en croire certaines indiscrétions, à présenter un texte potable dépouillé des incohérences jadis décriées par les députés. La contestation concerne plusieurs aspects qui méritent des correctifs. Il s’agit, entre autres, de l’incorporation de quelques groupements et de l’agrément de certains groupements de fait, de la répartition inéquitable de sièges entre les groupements et à nombre d’électeurs élevé, de la diminution sensible du nombre d’électeurs dans la plupart des territoires, de la non-prise en compte de nouveaux majeurs dans les scrutins à venir etc. Entretemps, les jours s’égrènent. À deux mois et demi de la date du double scrutin, les candidats aux locales et municipales n’ont toujours pas été convoqués, faute d’une loi qui répartit les sièges. Alors qu’une certaine opinion plaide pour le report de cette matière à la session ordinaire de septembre, à la Majorité, on tient mordicus à son examen en cette session extraordinaire. Et rien n’indique que le texte souffrant déjà des contestations au niveau du gouvernement, bénéficiera d’un blanc-seing au Parlement avec tout ce que cela implique en termes d’incidence sur le calendrier électoral. Wait and see.
Alain Diasso Notification:Non |