Grossesses précoces : plus de 60 mille cas d’accouchement tous âges confondus, selon une enquêteSamedi 25 Juillet 2015 - 17:30 Les résultats de l'enquête ont été rendus publics le 24 juillet par le ministère de la Femme. Les lignes directrices visant l’enrichissement de ce document, ont été soumises aux experts des différentes administrations publiques et privées pour adoption et validation.
Au cours de cette enquête, les collecteurs des données, ont procédé au dépouillement des registres d’accouchement dans huit formations sanitaires de Brazzaville, notamment plusieurs hôpitaux et CSI. La période d’observation a été de cinq ans allant du 1er janvier 2010 au 31 décembre 2014. Le dépouillement de ces registres a révélé soixante mille six cent dix-sept accouchements tous âges confondus. De ce nombre, sept mille huit cent soixante-sept mille soit 13,0% sont le fait des adolescentes âgées de 12 à 18 ans. Parmi ces adolescentes, 50,3% des accouchées sont constituées des élèves suivies des ménagères (40,1%). Selon le statut matrimonial : 80,0% sont des célibataires et 17% vivent en union libre. S’agissant de la collecte des données qualitatives, deux cent douze adolescentes ont été interviewées en janvier et février de l’année en cours. Les milieux de collecte ont été les maternités et les Centres de santé intégrés (CSI). La cartographie de ces adolescentes- mères est ainsi résumée : leurs âges minimum est de 12 ans et l’âge moyen 17 ans ; 45,5% sont des élèves et 33,5% des ménagères ; 64,2% ont un niveau d’instruction du secondaire premier cycle (collège) ; 55,2% vivent en couple soit respectivement 50% en union libre et les étudiants partenaires représentent respectivement 14,2% et 9,0%. L’âge des premiers rapports sexuels de ces adolescentes- mères se situe pour 30,7% des filles à 15 ans ; 25,9% à 14 ans et 22,2% à 16 ans ; 9,9% des adolescentes à 13 ans et 4,2% à 12 ans. Les besoins matériels, financiers et affectifs militent pour le choix des partenaires qui ne sont pas de leurs âges. Par ailleurs, on remarque un fait qui prend de l’ampleur : les jeunes s’installent en ménage sans parfois aucun lien officiel et/ ou traditionnel qui les autorise. S’agissant de leur niveau de fécondité, 26,4% des adolescentes avaient un enfant avant l’enquête et 2,4% en avaient déjà deux. Dans l’ensemble, les enquêteurs ont reconnu que les grossesses précoces ont des conséquences néfastes et parfois irréversibles. Elles ont cité la déscolarisation, les conflits familiaux, les mariages précoces, les décès maternels et néonataux, l’abandon du nouveau-né, l’infanticide, le suicide, la fistule obstétricale, l’isolement social, les contraintes financières liées au suivi de la grossesse, les frais d’accouchement et les besoins du nouveau-né. Signalons que cet atelier a été coprésidé respectivement par la directrice générale de la promotion de la femme et la directrice générale du Centre de recherche d’information et de la documentation sur la femme, Adou Ngapy et Joséphine Nsika. Guillaume Ondzé Légendes et crédits photo :Les deux animatrices de gauche à droite la Dg du centre de recherche de d'information et documentation de la femme et de la DG de la promotion de la femme Notification:Non |