Ouesso 2015: La Sangha a du potentiel

Jeudi 13 Août 2015 - 13:10

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Rituel de tous les ans, depuis 2004, dans le Kouilou, la fête tournante de l’indépendance se déroule cette année à Ouesso, le chef-lieu du département de la Sangha. Un moment de réjouissances populaires, cela va sans dire. En même temps, une occasion pour les filles et fils du Congo, venus de tous les coins du pays, d’observer combien, de fil en aiguille, la reconquête de leur espace national à travers la construction des infrastructures de communication créé un indispensable brassage entre eux.

Par véhicule ou par avion, la ville de Ouesso, qui se trouve à plus de 800 km de Brazzaville, dans le Nord Congo, est devenue toute proche de Pointe-Noire située, elle, à plus de 500 km de la capitale, dans le Sud. Le tout, grâce à la jonction des routes nationales 1 (à terme) et 2, et à l’existence, dans l’une comme dans l’autre cité, d’un aéroport de classe internationale.

Pour beaucoup, le rêve est devenu réalité. À juste titre. Car, Ouesso n’est plus ce lointain coin de brousse malaisément joignable, même lorsque l’on partait de Makoua, à environ deux-cent cinquante kilomètres de route, dans la Cuvette voisine. Non seulement le tabou de la distance est tombé, mais en plus, la ville s’urbanise prestement. À commencer par ses quarante kilomètres de voiries récemment édifiées. 

Mais, est-ce pour autant dire que la Sangha a réglé tous ses problèmes ? Sans doute non. À l’instar des onze autres entités administratives du Congo du même statut qu’elle, le chemin qui lui reste à parcourir pour gagner en développement est encore long. Ce que tentent donc de décortiquer Les Dépêches de Brazzaville avec ce « Spécial 15 août-Ouesso ».

Pour une ville en devenir, Ouesso a sa chaîne hôtelière encore balbutiante comme le constateront ses nombreux hôtes. Ses structures administratives sont aussi à conquérir pour améliorer le cadre de travail des fonctionnaires, les équipements dédiés à la salubrité ne sont pas tous à disposition. Mais les amoureux du ballon rond, le football ont désormais une arène  pour assurer leur épanouissement : « La fête sera belle » assure le maire, Ghislain Thierry Maguessa. « Nous rêvons que la municipalisation accélérée de la Sangha soit une réussite », plaide le président du Conseil départemental, Emmanuel Akouelakoum. « Attention, à ne pas s’en prendre à la faune et la flore », prévient Dieudonné Sita, directeur départemental de l’Économie forestière.

Pour un département en devenir, la Sangha, deuxième pôle économique du Congo après Pointe-Noire, doit regarder de l’avant. Songeons à son industrie touristique à développer, à travers les aires protégées des parcs de Tokou-Pikounda, Odzala-Kokoua et Nouabalé-Ndoki, et aussi le Mont Nabemba qui culmine à plus de 1000 mètres d’altitude. Jetons un regard sur la renaissance de son industrie d’huilerie par le biais de la société Eco-oil Energie Congo ; observons sa florissante industrie forestière à pied d’œuvre depuis plusieurs années, prenons le temps de lire l’interview du ministre Alain Akouala Atipault sur les perspectives de la Zone économique spéciale de Ouesso. C’est que la Sangha va s’éveiller et émerveiller. Pourvu que les politiques publiques et privées envisagées ou déjà en place brillent par leur cohérence.

Nous invitons nos lecteurs à éplucher 11 pages d’un dossier « Spécial 15 août Ouesso », par-dessus tout optimiste sur les chances de la Sangha, riche de son sol, de son sous-sol et de ses habitants, de sortir de l’ornière et assurer son plein essor. Parce que les premiers signaux observés au moment où ce département s’ouvre sur lui-même et sur l’extérieur sont prometteurs.  

Gankama N’Siah

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