Francofolies de Kinshasa : quand les dames donnent le tempo

Jeudi 10 Septembre 2015 - 15:09

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La seconde soirée de l’évènement international qu’a abritée la Salle Brel du Centre Wallonie-Bruxelles, le 8 septembre, exclusivement féminine, était animée d’assez belle manière par Ruth, Noa Moon et les Nkento Bakaji.

Découverte du podium des Francofolies de Kinshasa, Ruth est la perle de Vijana Jazz, groupe du plus jeune répertorié à son affiche constitué dans sa totalité d’élèves du centre d’application de l’Institut national des arts (INA). Les « benjamins » des Francos ont fait une appréciable interprétation de quelques morceaux des stars congolaises bien connues à l’instar de Deux saisons, Rail On, Salé ou sucré et 48 heures Gecoco. Mise en évidence au micro et accompagnée de huit autres de ses condisciples dont sept musiciens et un choriste, Ruth était la principale vedette du groupe qui a montré son talent en dépit du jeune âge de ses membres.

Détendue à son arrivée avec l’espoir que sa prestation « se passerait bien », la chanteuse belge Noa Moon a exécuté des extraits de son album Let them talk, à la suite de Vijana Jazz. Elle s’est exprimée en solo avec sa guitare en bandoulière face à une assistance qui ne s’est fait pas prier lorsqu’elle l’a sollicitée à intervenir. Wide love et le titre éponyme Let them talk ont suscité un engouement particulier au point où Noa Moon n’est dès lors pas prête d’oublier sa première scène à Kinshasa. Elle l’a d’ailleurs décrite en ces termes aux Dépêches de Brazzaville  : « C’était une très, très belle expérience. J’ai découvert le public kinois. Il est accueillant, répondant. Il dégage beaucoup plus d’ondes positives et de spontanéité. Ce que l’on a moins en Belgique. Et du coup, c’est agréable de jouer pour des gens qui ont chanté autant que moi. J’avais l’impression de chanter avec la salle aujourd’hui et pas toute seule ». Et attendrie à l’entendre le remercier avec une série de « Matondo mingi », merci beaucoup en français, le public s’est montré encore plus participatif.

La cérise sur le gâteau était la prestation très animée des Nkento Bakaji. De la première note à la dernière, l’orchestre féminin a fait preuve de beaucoup d’énergies. Prestation trépidante un peu survoltée sur les bords parfois, ponctuée par une vibrante percussion et une batterie très emballante. Alors que les musiciennes assuraient, la basse et les guitares n’étaient pas en reste, les chanteuses ont indifféremment interprété les morceaux du répertoire Nkento Bakaji et des tubes qui ont mis de l’ambiance. Particulièrement le titre Muvaro de Zaïko Langa Langa qui a été une entrée en matière pour une envolée dansante bien rythmée avec notamment le fameux Zekete-Zekete et les percussions endiablées de Zaïko bien rendues par les mains expertes de Jeanne Lokomo maltraitant le mbonda (tambour). Et d’autres  au gré de la voix puissante d’Afi Ngandu  jouant alors à l’"atalaku" ou animateur. La scène des Francofolies s’est ainsi trouvée musicalement fort colorée, à l’occasion de cette soirée dédiée aux femmes.

Nioni Masela

Notification: 

Non