Asadho : l'ONG s'inquiète des points inscrits à l’ordre du jour du dialogueMardi 1 Décembre 2015 - 16:15 Pour cette organisation, en proposant aux futurs participants au dialogue d’engager une réflexion profonde sur un système électoral dont les modalités de vote seraient peu coûteuses, le président de la République propose la révision de la Constitution et viole son engagement de la respecter. Dans une conférence de presse tenue le 30 novembre au siège de l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho), à Gombe, le président de cette organisation, Jean-Claude Katende, a exprimé les inquiétudes de l'ONG au sujet de la proposition faite par le président Joseph Kabila aux futurs participants au dialogue national de modifier le système électoral actuel pour le remplacer par un système électoral avec les modalités de vote peu coûteuses. Analysant cette allocution du chef de l’État du 28 novembre relative à l’annonce du dialogue national, l’Asadho a rappelé qu’il y a quelques années, certains ténors de la majorité présidentielle avaient déjà proposé la modification du mode d’élection du président de la République au suffrage universel direct pour le remplacer par le suffrage indirect où le chef de l’État serait élu par les parlementaires au motif que l’élection au suffrage universel direct est trop coûteux. L’ONG a également noté qu’en 2011, pour des questions des finances, le président Joseph Kabila avait fait modifier la Constitution, en faisant supprimer le deuxième tour de l’élection présidentielle. Le vrai motif, a soutenu cette ONG, étant que le président Joseph Kabila voulait de se donner plus de chance pour être réélu en 2011, ce qu’il avait obtenu. Pour l’Asadho, en effet, la révision du système électoral entraînera la révision de la Constitution. Ce qui donnerait au président Joseph Kabila, a expliqué le président de cette ONG, la possibilité de se représenter pour un autre mandat, sous l’égide d’une nouvelle Constitution. « L’allocution du président Joseph Kabila montre sa volonté de ne pas respecter l’actuelle Constitution et de ne pas se retirer du pouvoir à la fin de son deuxième mandat. Ce qui est inacceptable », a insisté Me Jean-Claude Katende. Respect strict de la Constitution Réfléchissant dans le sens de la tenue de ce dialogue, Me Jean-Claude Katende a exhorté le président de la République de respecter et de faire respecter la Constitution de la République, de retirer du dialogue les questions de nature à conduire à la révision de la Constitution et d’honorer son engagement de respecter la Constitution. Le président de l’Asadho a, par ailleurs, demandé à l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et aux alliés de s’abstenir de participer au projet du président Joseph Kabila, tendant à faire réviser la Constitution pour se maintenir au pouvoir. Alors qu’aux participants au dialogue, cette ONG a recommandé de refuser de traiter de toutes questions de nature à conduire à la révision de la Constitution et de s’abstenir de toute résolution de nature à permettre au président Joseph Kabila de se représenter pour un autre mandat présidentiel. Les forces sociales et démocratiques opposées à la révision de la Constitution ont, elles, été appelées à se mobiliser pour faire échec au projet du président Joseph Kabila de faire réviser la Constitution pour se maintenir au pouvoir. Et les populations congolaises ont été conseillées de s’associer aux forces sociales et démocratiques opposées à la révision de la Constitution pour faire échec au projet de faire changer la Constitution de la République. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo :Le président de l'Asadho, Me Jean-Claude Katende / Photo Adiac Notification:Non |