Justice internationale : Thomas Lubanga et Germain Katanga transférés à Kinshasa

Les deux anciens chefs de guerre, Thomas Lubanga et Germain Katanga, devront purger leur peine en République démocratique du Congo. C’est en tout cas ce qui ressort d’une décision de la CPI. Cela fait suite au refus de cette haute juridiction internationale de voir les deux condamnés exécuter leurs peines aux Pays-Bas. « C'est la première fois que la CPI désigne un État pour l'exécution des peines prononcées par la Cour », note le communiqué émis à ce sujet. La réglementation de la Cour veut qu’une fois jugés, les prévenus soient alors renvoyés sur leurs terres ou dans un autre pays d’accueil. Dans le cas d’espèce, le choix sur la RDC répond à la volonté exprimée par les concernés eux-mêmes.

D’après la présidence de la CPI, les deux anciens chefs miliciens auraient exprimé leur préférence de servir leurs peines d'emprisonnement respectives en RDC, leur pays d'origine. Et la CPI n’a fait que respecter leur choix. En outre, il faudra préciser que l'exécution des peines sera soumise à la supervision de la Cour et devra être conforme aux normes internationales généralement acceptées régissant le traitement des prisonniers. Thomas Lubanga et Germain Katanga ont donc quitté la prison de Scheveningen depuis le 18 décembre pour rejoindre Kinshasa.

Pour rappel, les deux anciens seigneurs de guerre ont été condamnés pour des chefs d’accusation différents. Condamné à quatorze ans de prison pour avoir enrôlé des enfants de moins de 15 ans dans ses troupes et les avoir fait participer aux hostilités, l’ex-patron de l’Union des patriotes congolais, Thomas Lubanga, arrêté depuis 2006, a déjà fait plus des deux tiers de sa peine. En septembre dernier, la Cour a réexaminé cette peine et a décidé qu'il ne convenait pas de la réduire.

Quant à Germain Katanga, il avait été condamné en 2014 à douze ans de prison pour sa complicité dans l'attaque d'un village du nord-est de la RDC ayant fait environ 200 morts. Transféré à La Haye fin 2007, il a été reconnu coupable d’avoir stocké et distribué les armes utilisées lors des massacres de Bogoro en Ituri le 24 février 2003. Toutefois, la CPI a annoncé qu'il bénéficierait d'une libération anticipée à compter du 18 janvier 2016 comme le permet son règlement pour les personnes ayant purgé les deux tiers de leur peine. L’ex-milicien devrait donc quitter logiquement l’ex-prison de Makala le 18 janvier 2016.