Coopération : Jean-Claude Gakosso en Italie pour renforcer le partenariat

Lundi 22 Février 2016 - 11:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Le ministre congolais des Affaires étrangères invité à Rome en mission de   ”renforcement de la coopération” en est reparti satisfait.

A l’invitation de la diplomatie italienne, notamment du ministre Paolo Gentiloni, le chef de la diplomatie congolaise Jean-Claude Gakosso a séjourné à Rome la semaine passée. Mardi, il a rencontré son homologue italien Gentiloni à la Farnesina, le siège du MAE à Rome. La presse italienne a donné un vaste écho à cette visite, un peu plus que d’ordinaire pour ce genre de rencontres bilatérales, signe d’une volonté appuyée de l’Italie de renforcer la coopération multisectorielle avec l’Afrique, ainsi que ne cesse de l’affirmer le Premier ministre Matteo Renzi qui en est à sa troisième tournée africaine.

Les entretiens à La Farnesina ont permis de discuter des relations bilatérales entre deux partenaires que lie la volonté commune de faire monter en puissance une coopération déjà ancienne. Les médias italiens ont insisté sur le coup d’accélérateur donné à cette coopération après la première visite de M. Renzi en Afrique, en juillet 2014. Alors, le Congo figurait parmi les trois Etats (avec le Mozambique et l’Angola) que l’importante délégation italienne avait choisi de visiter.

La délégation italienne comprenait des entrepreneurs et des hommes d’affaires ; elle avait noué des contacts qui se sont transformés en contrats dans les domaines de l’agriculture, des constructions, des transports et des infrastructures. Du reste, la rencontre Gentiloni-Gakosso de mardi dernier s’est soldée par la remise du plan des transports et pour le développement des infrastructures fluviales et portuaires du Congo. Promesse de la coopération italienne, ce plan en deux volets a été réalisé à la demande du Congo par la société italienne Italferr qui appartient au groupe des réseaux ferrés italiens, FS. Il a été financé par le gouvernement italien.

Le deuxième volet de ce plan est l’œuvre d’un groupement d’entreprises sous la houlette de la Finmeccanica, société italienne dont le savoir-faire dans le domaine de l’ingénierie mécanique est de renommée mondiale, allant des trains aux métros et aux infrastructures lourdes de chantier. Le Congo avait formulé cette requête auprès du gouvernement italien lors d’une précédente mission conduite en janvier 2015 à Brazzaville et dans différentes localités du Congo par l’alors vice-ministre au Commerce extérieur, Carlo Calenda. Il est aujourd’hui haut-cadre dans un secteur-clé du rayonnement italien dans le monde, le pétrole, pour lequel la coopération avec le Congo va d’ailleurs de succès en succès, grâce au groupe Eni.

A l’issue de son calendrier serré de rencontres, le ministre congolais des Affaires étrangères a dit sa satisfaction pour une mission qui a effectivement posé un jalon supplémentaire dans le partenariat avec l’Italie qui ne demande qu’à se renforcer dans d’autres secteurs. La visite de M. Jean-Claude Gakosso a permis le suivi des dossiers sur la table depuis qu’est lancée cette coopération nouveau style, en quelque sorte. Le ministre s’est réjoui que l’Italie ait tenu à être présente, par exemple, aux 11è Jeux africains de Brazzaville, en septembre. « Elle a même tenu à y envoyer son équipe de Vieilles gloires, les Azzuri Stars », s’est-il réjoui.

« Et puis, l’Italie est aussi en charge de la construction de tout un quartier à Kintélé, en plus de bien d’autres projets qui vont dans le sens du renforcement des bonnes relations entre nos deux pays », s’est encore félicité le ministre Jean-Claude Gakosso. Il s’est loué aussi des rapports d’estime entre le président Denis Sassou Nguesso, plusieurs fois invité en Italie (dont une présence remarquée à l’ouverture de l’Exposition universelle de Milan, en mai 2015) et le président du Conseil Matteo Renzi, qui ne cesse de marquer de l’intérêt pour l’Afrique, « avenir énergétique de l’Italie ».

Visite politique et économique, la visite du ministre Gakosso a également permis de décliner auprès de la presse l’action de la diplomatie congolaise et africaine. Crise au Burundi où l’Union africaine semble impuissante à envoyer une mission de paix ? « Le Congo estime que rien ne vaut le dialogue pour sortir de ces situations. Personne ne pourra faire la paix à la place des Burundais ; toute solution imposée de l’extérieur ne sera pas viable. Le dialogue, rien que le dialogue, pour favoriser les conditions d’un retour à la paix. C’est à cela que travaille la diplomatie ».

Et en Centrafrique, pays qui est passé par trois années difficiles ? « Le dialogue, toujours et toujours », a martelé le ministre qui a souligné combien avait été constante et efficace la disponibilité du président Denis Sassou N'Guesso, médiateur officiel, sur ce dossier. « Maintenant que, fort heureusement, des élections ont pu se tenir en Centrafrique dans le calme, la diplomatie ne peut que se réjouir de cette capacité des Centrafricains à savoir retourner à l’essentiel pour le bien de leur nation ».

En mission dans une Italie qui « respire par deux poumons », le politique et le spirituel avec la présence du Vatican,  M. Gakosso qui a été longtemps ministre de la Culture a également été invité à visiter les trésors artistiques et culturels de la Chapelle Sixtine. Il s’est loué de la visite du pape François en Centrafrique, en novembre passé, bravant les avertissements et les menaces pour aller conforter un peuple en souffrance. « Après son passage, la Centrafrique semble aujourd’hui comme transformée ! ». C’est aussi, a-t-il indiqué en substance, le signe de cette coopération du bien que peuvent conduire Etats et Eglises en Afrique alors que les menaces fondamentalistes s’y précisent.

Lucien Mpama

Notification: 

Non