Matteo Renzi : deux ans à la primature italienne, un bilan éloquent !

Lundi 22 Février 2016 - 14:59

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A 41 ans, le Premier ministre, arrivé au pouvoir le 22 février 2014, a conforté son surnom de ”Rotamatore” (le démolisseur)

« L’Italie est de retour, qu’on se le dise ! ». Il n’y a pas que de la forfanterie dans cet avertissement de M. Matteo Renzi à l’endroit de la communauté internationale mais aussi de ses adversaires politiques. Aussi bien sur le plan économique, dans les relations de l’Italie avec le monde que du rôle de celle-ci au sein de l’Union européenne, M. Renzi brandit un palmarès éloquent de réussites. L’Italie, sortie de la récession, a connu une timide croissance de 1% l’an dernier mais a pu créer plus de 700.000 emplois grâce à un plan ambitieux de relance appelé: « Jobs Act ». Depuis deux ans, le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, s'emploie à bousculer tout et tout le monde, sans complexe.

Catholique de gauche par conviction, il a su pourtant conduire son pays sans se fâcher avec les milieux conservateurs. Après une première alliance gouvernementale avec le leader de droite et magnat de la presse Silvio Berlusconi pour aboutir à une importante réforme constitutionnelle, M. Renzi conduit sa barque en acceptant à bord ceux des éléments de droite que rebutait le côté imprévisible et léger de M. Berlusconi, ancien Premier ministre. Ainsi, son ministre de l’intérieur, Angelino Alfano, est resté dans le gouvernement au retrait de son mentor, Berlusconi.

Peut-être était cela l’ambition visée : faire éclater la droite pour mieux conduire son projet de société. Tout est-il que M. Renzi est aujourd’hui plus fort qu’aucun de ses concurrents à gauche ou à droite ne peut l’avoir été. Car les astres semblent s’être penchés sur lui : aux dernières élections européennes, il a remporté un suffrage de 40% que personne avant lui n’a pu atteindre.

Sur Twitter ou Facebook, M. Renzi réaffirme à l’envi que l'Italie est repartie, la tête haute ; qu'elle est un grand pays dont il faut désormais tenir compte, y compris et surtout en Europe. Rome, affirme-t-il, n’est plus dans la position de « subalternité » où l’ont placée les frasques d’un Silvio Berlusconi et une instabilité politique endémique. Désormais, l’Italie discute d’égale à égale avec l’Allemagne. Et sa voix compte à l’ONU où le pays est premier contributeur des missions de paix et a même introduit une demande comme membre permanent du Conseil de sécurité.

C’est le 22 février 2014 que Matteo Renzi, jusque-là 1er secrétaire du Parti démocratique (fonction qu’il assume encore) renversait par une motion de censure à la Chambre, et à la surprise générale, le grand intellectuel, Enrico Letta, le Premier ministre d’alors. Quelques jours plus tôt, il l’avait pourtant tranquillisé sur ses intentions, se disant satisfait de la répartition des rôles entre les deux hommes : l’un au gouvernement et l’autre au parti. « Renzi s'est entêté, et aime gouverner seul », accusait récemment un ancien Premier ministre. Réponse impertinente de l’intéressé : « Je n'accepte pas les leçons ». Son cap: les élections de 2018, a-t-il assuré.

Lucien Mpama

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