France : 41ème édition des César, une femme noire récompensée

Vendredi 26 février, Zita Hanrot, 26 ans, née d'une mère jamaïcaine et d'un père français, a reçu le César du meilleur espoir féminin pour son rôle dans le film « Fatima », de Philippe Faucon. Ce portrait touchant d'une femme de ménage maghrébine qui élève seule ses deux filles est le thème du film qui a obtenu vendredi le César du meilleur film, la plus prestigieuse récompense du cinéma français.

Jusqu'ici, le palmarès des César s'était surtout distingué par son entre-soi, ignorant la diversité. Ainsi, de 1976 à 2000, en appui des statistiques tenues par le Conseil représentatif des associations noires, on ne compte parmi les nominés ou récompensés aucun acteur issu de la diversité. Mais à partir du début des années 2000, les choses ont commencé à évoluer doucement pour la diversité dans son ensemble, quoique très peu pour les acteurs noirs, et encore moins pour les actrices noires. En ce sens, ce prix attribué à Zita Hanrot constitue véritablement une première historique.

Le film de Philippe Faucon est l'un de ceux qui illustrent la diversité parmi les œuvres qui étaient en lice cette année pour les plus prestigieuses récompenses du cinéma français aux César. « Les Maghrébines, les immigrées qui ne parlent pas bien le français souffrent parce qu'elles n'arrivent pas à parler avec leurs enfants qui sont nés en France ou avec leurs copains », soulignait Soria Zeroual pressentie, avant la cérémonie, pour le César de la meilleure actrice.

En marge de ces réjouissances, gardons en mémoire, la polémique suscitée par le manque de diversité  lors de l’attribution des récompenses aux Oscar et aux César. Les tendances commencent à bouger et les Noirs sont récompensés. Il y a eu plus récemment Omar Sy dans les Intouchables en 2012. Aux Etats- Unis, la sculpturale Lupita Nyong'o, mexicaine kényane,  dans le film « Twelve years a slave », s'était vu attribuer un Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle. Une récompense qu’aurait pu mériter  l’actrice congolaise Laurentine Milebo qui nous a quittés l’année dernière.

La prise en compte de la diversité a ravi la vedette aux cérémonies des Césars en France et des Oscars à Hollywood. Les acteurs issus des minorités à l’étranger exigent désormais une meilleure reconnaissance de leurs divers rôles et servir d’exemples à la jeunesse du continent africain dont ils sont souvent originaires.