Centre Ndako Ya Biso : remise des kits de fin de formation à des jeunes de la rueLundi 14 Mars 2016 - 16:24 Ces outils d’insertion professionnelle dont ont bénéficié vingt-six jeunes, qui ont achevé leur formation dans près de dix disciplines et métiers, visent à leur permettre de créer chacun son propre atelier, de commencer une nouvelle vie et d’être utiles à la société.
Le centre Ndako Ya Biso (NYB) de la Communauté du chemin neuf au Congo (CCNC) a remis, le 12 mars, des kits de fin de formation à vingt et six jeunes réunifiés dans leurs familles et ayant achevé leur formation professionnelle. Ces kits, qui visent leur insertion professionnelle, rentrent dans le cadre du projet de formation professionnelle des jeunes dits de la rue réunifiés dans leur famille mis en œuvre par ce centre et la communauté religieuse qui l’organise. Ce projet, note-t-on, vise à soutenir l’apprentissage de près de cent jeunes et enfants sortis de la rue dont vingt-six viennent d’achever leur formation en coupe et couture, esthétique, maçonnerie et briqueterie, mécanique-auto, menuiserie, électronique, agriculture ainsi qu’en soudure et ajustage. Alors que vingt-cinq autres en ont bénéficié en octobre 2014. Un kit de départ pour toute une vie Les kits sont constitués des éléments de base pour chaque métier, qui puissent permettre aux acquéreurs de créer chacun son atelier ou son unité de production afin d’être autonome. Ils sont constitués, comme l’a expliqué la sœur Marie-Noël, des choses essentielles pour démarrer un atelier. Il n’y a pas tout, a expliqué la religieuse, mais c’est pour démarrer et, petit-à-petit, vous allez compléter ce qu’il faut, ce dont vous aurez besoin pour exercer votre métier. Pour les couturières, par exemple, en plus des machines à coudre, elles ont reçu des paires de ciseaux, des pagnes ainsi que d’autres matériels, alors que l’ajusteur a reçu un poste à souder, un masque, des gants, une équerre ainsi que d’autres matériels nécessaires pour lui permettre de commencer sa petite unité. L’agronome, lui, a bénéficié d’une brouette, des pelles, des bèches, un arrosoir, des plantules, des graines ainsi que d’autres outils nécessaires pour aider ces jeunes à lancer une activité autonome. Expliquant le sens de ce projet, le responsable de NYB, Jean-Pierre Godding, a noté que la journée était exceptionnelle parce que ces jeunes trouvés dans la rue ont acheminé pendant près de six ans avec ce centre qui leur a permis la réunification avec leurs familles ainsi que la formation dont la fin venait d’être couronnée par cette remise des kits. « Vous étiez qualifiés de sorciers, des enfants sans valeur mais, aujourd’hui, nous sommes fiers de vous et nous croyons que vous pouvez être utiles à la société. Toute la nation, par le bourgmestre présent ici, nous croyons en vous », a dit Jean-Pierre Godding à ces jeunes, tout en félicitant ce groupe d’avoir surmonté toutes les difficultés liées à la formation en vue d’arriver jusqu’à la fin, alors que certains autres ont abandonné. Promesse des facilités administratives Le bourgmestre adjoint de la commune de Makala, Gommaire Minsi Nsiala, présent à cette cérémonie, et qui a personnellement remis ces kits à chaque acquéreur, a promis des faciliter les démarches administratives à ces jeunes afin de leur permettre d’ouvrir chacun son atelier. « Beaucoup ont des ateliers mais ils manquent des outils pour faire leur travail. Vous, vous les avez, travaillez pour vous aider vous-mêmes et aider vos familles. Remerciez en NYB et la Communauté du chemin neuf, qui a permis que vous quittiez la rue pour devenir aujourd’hui des personnes considérables. Mais il faut du sérieux dans ce que vous fêtes. Soyez des modèles pour d’autres jeunes », a dit l’autorité municipale de Makala, qui a salué ce travail abattu par ce centre et la CCNC, qui organise, en plus du centre, une école située toujours dans cette municipalité et qui fait la fierté de Makala. Le groupe qui a reçu ces kits, le 12 mars, a constitué la deuxième vague de jeunes qui viennent de finir leur formation et qui ont bénéficié de ces kits de fin de formation et de démarrage d’activité ou d’insertion professionnelle. Un premier groupe de vingt-cinq jeunes avait reçu leurs kits en octobre 2014. La formation professionnelle, rappelle-t-on, est un des outils importants utilisés par la CCN, en vue de stabiliser et autonomiser les jeunes dits de la rue réunifiés dans leur famille. L’importance de la formation professionnelle a poussé cette communauté à ouvrir son propre centre de formation professionnelle, le CFP Saint-Joseph, où sont placés plus de la moitié des jeunes suivis par NYB. D’autres, habitant dans des quartiers éloignés de ce centre ou souhaitant des formations différentes de celles proposés (les métiers du bâtiment), sont placés dans d’autres centres d’apprentissage de métier. NYB est un centre d’accueil des enfants de la rue développé par la CCNC. Ouvert depuis 2004, le centre a déjà pu réinsérer plus de mille cinq cents enfants dans leurs familles. Les objectifs recherchés dans ce travail réalisé par NYB sont notamment la réintégration des enfants dans leurs familles biologiques ou d’accueil, la stabilisation et consolidation des familles ainsi que la sensibilisation du milieu à l’injustice subie par les enfants en vue d’un changement de mentalité. L’encadrement des jeunes et leur réinsertion dans la société étant un travail qui requiert beaucoup de moyens, le centre ainsi que la communauté qui l’organise a également besoin de l’apport des partenaires et des mains généreuses. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo :Photos 1 et 2: Les conseils du bourgmestre de Makala lors de la remise des kits aux bénéficiaires / Photo Adiac
Photo 3: Le bourgmestre de Makala, les responsables du CNC, les encadreurs de NYB et les jeunes formés Notification:Non |