Faustin Archange Touadéra au Vatican pour dire « merci » au PapeLundi 18 Avril 2016 - 16:30 Sollicitée par le président nouvellement élu de Centrafrique, l’audience du pape François a permis de saluer le climat constructif qui se met en place en RCA. Il n’est pas fréquent qu’une audience demandée au pape soit accordée dans de brefs délais. Mais pour le cas de M. Faustin Archange Touadéra, le président centrafricain élu en février et installé le 30 mars dernier à Bangui, les choses sont allées très vite, comme il l’a lui-même confié à la presse. C’est que, de part et d’autre, il y avait un égal intérêt à venir saluer le pape François et à lui présenter le visage d’une Centrafrique qui semble désormais désireuse de cheminer vers son destin dans la paix et la fraternité. Avec un sens de maturité salué par beaucoup, la République centrafricaine a bouclé de la plus belle des manières trois ans d’une grave agitation, ainsi qu’une période transitoire soutenue par beaucoup des Etats de la sous-région, dont le Congo. Présidentielle le 14 février ; installation du nouveau président le 30 mars ; formation d’un gouvernement dirigé par M. Mathieu Simplice Sarandji le 11 avril. Tout a été rondement mené dans un pays où la période transitoire, qui a duré deux ans sous la conduite sage de la présidente, Catherine Samba-Panza, a surpris tout le monde par sa conclusion étonnamment rassérénée. Les Centrafricains ont en effet semblé retrouver la voie de la raison du jour au lendemain pour permettre à leur classe politique de battre campagne et d’élire le candidat de son choix : 30 candidats ! Mais beaucoup attribuent cette accalmie qui se consolide par le passage à Bangui, le 29 novembre 2015, du Souverain pontife. Lors de sa toute-première visite en Afrique, le chef de l’Eglise catholique a atterri à Bangui (malgré les fortes réticences des services de sécurité occidentaux) ; est allé saluer les musulmans à leur quartier du Km5 et à la Mosquée centrale ; a parlé à la jeunesse et conquis la partie noble des Centrafricains, quelle que soit leur religion. C’est pour remercier le pape, pour son passage à Bangui que M. Touadéra, en personne, a qualifié de « miracle », qu’il a réservé sa première visite en Europe au Vatican. L'entretien avec le pape dans la bibliothèque du Palais pontifical a duré un quart d'heure. Le Saint-Père a offert au président les principaux textes de son pontificat sur la famille et sur l'environnement. Le pape et son secrétaire d'Etat (Premier ministre), Pietro Parolin, ont souhaité qu' « une période de paix et de prospérité s'ouvre pour la nation tout entière », et ont relevé que les récentes élections et le renouvellement des institutions s'étaient « déroulés dans un climat constructif, auquel a contribué le dialogue entre les confessions religieuses ». Le Vatican souhaite que la communauté internationale continue à soutenir le développement de la République centrafricaine, en rappelant que la population souffrait encore des conséquences des conflits des dernières années. Devant la presse, le président centrafricain a largement insisté sur la paix comme défi majeur de son action pour les 5 ans à venir. Une paix qui permet d’affronter les autres nombreux problèmes de la Centrafrique démocratique : la remise debout des infrastructures ; la lutte contre la corruption ; effacer les séquelles de la guerre notamment : mener à bien le programme DDR (démobilisation, désarmement, rapatriement et réconciliation) des ex-rebelles Sélékas et Antibalaka. Le tout dans la justice : « car la paix ne peut pas tenir sans justice », a fermement réaffirmé M. Touadéra. Lucien Mpama Notification:Non |