Bioagriculture : les europdéputés opposés à tout soutien aux OGM en AfriqueMardi 26 Avril 2016 - 14:11 Dans une résolution, les eurodéputés ont soutenu que la Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition (Nasan), dessert les intérêts de l'agriculture familiale, rapporte le site euractiv.fr. La semaine dernière, la commission développement du Parlement européen a adopté une résolution qui demandait à l'Union européenne (UE) de « s'attaquer à toutes les faiblesses de la Nasan […] afin d'assurer que ses actions sont compatibles avec les objectifs de la politique de développement ». La position des eurodéputés rejoint une longue liste de critiques envers la Nasan, lancée en 2012 par les pays du G8. L'objectif était de développer des partenariats publics-privés en Afrique en vue « d'augmenter la production agricole du continent ». Pour certains analystes, cette approche vise principalement à faire décoller les investissements privés « trop présents dans différents pays comme le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, ou l' Ethiopie ». Un rapport de la Nasan (2014-2015) nous apprend que les donateurs publics ont déjà déboursé 3,2 milliards de dollars sur les 6,2 promis en 2012 et que les investisseurs privés ont débloqué 684 millions de dollars sur les 10,2 milliards promis. La rapporteuse allemande des Verts, Maria Heubuch, explique que les grandes entreprises comme Monsanto, Cargill et Unilever travaillent avant tout pour faire du profit. Pour elle, il est « difficile de voir en quoi une aide à de telles multinationales via la Nouvelle alliance pourra profiter aux populations locales en matière de développement durable. Surtout quand on sait que les fermes familiales ont été largement exclues du processus décisionnel lié à cette initiative ». Selon Jean-Cyril Dagorn, responsable du plaidoyer sécurité alimentaire pour l'Ong Oxfam, « il y a un gros volet de la Nasan qui est concentré sur les réformes politiques que doivent mettre en œuvre les pays africains partenaires sur des sujets comme l'accès au foncier, l'utilisation de semences certifiées (hybrides, OGM), la fiscalité ». Dans les faits, les Etats africains engagés dans le partenariat s'engage également à modifier leurs législations en vue de faciliter l'arrivée d'investisseurs privés. Jean-Cyril Dagorn, explique « cela renforce le risque d'accaparement de terres et de privatisation des semences ». Ce sont des évolutions législations ne sont pas bénéfiques pour les petits agriculteurs. Le partenariat prévoit que les pays en développement partenaires appuient « la distribution, l'adoption et la consommation de variétés biofortifiées ». Si cet objectif vise au renforcement des qualités des aliments afin de lutter contre la malnutrition, elle ouvre grand la porte aux OGM. Noël Ndong Notification:Non |