Papa Wemba : ce qu'il faut retenirSamedi 30 Avril 2016 - 17:35 Le Chiffre 2 362 C’est le nombre de partages des photos officielles des obsèques de Papa Wemba publiées sur sa page Facebook depuis le 27 avril à 14h35. Réalisées à peine deux semaines avant sa mort subite, elles devaient servir de support pour l’annonce de son concert le 20 mai au Béatrice Hôtel marquant son retour sur scène. Il fait le Buzz Un hommage planétaire est rendu à Papa Wemba. En effet, en plus des médias locaux et africains, à l’instar de Jeune Afrique, Abidjan.net, Koaci.com, seneweb.com, et l’Agence presse associée, APA notamment c’est de partout ailleurs que sa mémoire a été honorée. BBC, RFI, TV5, France 24, AFP, Paris Match, Le Soir, CNN, le mauricien.com et même Charlie Hebdo lui a rendu hommage à sa manière en le plaçant à côté de Billy Paul chanteur soul et derrière Prince, sur sa dernière couverture. Les trois légendes musicales du monde sont décédées en l’espace d’à peine quelques jours, Prince, le 21 avril et Billy Paul le 25 avril. D’importantes personnalités du monde ont également rendu hommage à notre super star. La directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, a salué la mémoire de l’artiste musicien congolais Papa Wemba « Papa Wemba était une légende absolue de la musique Congolaise et son héritage est immense, à la fois sur le plan artistique et moral. Sa musique a nourri les luttes des peuples d’Afrique pour la liberté et la dignité par l’art. Il a été un moteur de la renaissance culturelle africaine, et l’un des moteurs de la scène artistique à travers tout le continent. Sa participation au Festival des musiques urbaines à Abidjan est à son image : un engagement artistique et social total auprès de la jeunesse, jusqu’à son dernier souffle. J’exprime au nom de l’Unesco mes plus vives condoléances à sa famille et ses proches, au peuple de la République démocratique du Congo, dont il a fait rayonner la culture à travers le monde ». L’ambassade des Etats-Unis à Kinshasa déplore le décès d’une icône congolaise Dans un communiqué de presse, le diplomate américain, James C. Swan affirme : l’ambassade des Etats-Unis se joint au gouvernement et au peuple de la République démocratique du Congo ainsi qu’à tous les mélomanes à travers le monde pour déplorer la perte du musicien Papa Wemba, le 24 avril 2016. Nous présentons nos condoléances les plus sincères à sa famille et à ses amis. Papa Wemba était l’un des chanteurs africains les plus éminents de son époque et une célébrité internationale. Son répertoire musical comprend notamment des rythmes et des styles musicaux provenant du monde entier, notamment de l’Afrique, de Cuba, de l’Europe et des Etats-Unis. Il était une vraie inspiration. Nos pensées et nos prières l’accompagnent et vont à ses proches. Manu Dibango, le célèbre saxophoniste Camerounais soulignait quant à lui à l’annonce même du décès : « Papa Wemba était la voix de l’Afrique. Un de ceux qui ont porté le talent et l’art africain à son firmament. Nous sommes tous orphelins ce dimanche matin ». Le saviez-vous ? Papa Wemba a livré son dernier concert dans le cadre plutôt intimiste de la soirée de gala organisée le 12 mars par le mouvement Version C. Un événement à caractère humanitaire qui avait pour but la récolte de fonds en faveur d’ONG œuvrant dans l’Est de la RDC pour la cause des femmes victimes de violences. Papa Wemba allait passer de « Maître d’école » à « Parrain ». C’est le nouveau surnom qu’il avait prévu de dévoiler à l’occasion de son retour sur scène le 20 mai. Il devait livrer ce concert au Béatrice Hôtel, l’un des lieux où il s’est produit pour la dernière fois à Kinshasa. Le logo officiel de Papa Wemba , celui où il a les deux bras levés, il l’a tatoué sur le cou. A la base Papa Wemba, n’était pas à prendre dans le sens de père, nom qu’il adoptera plus tard à la sortie de « Notre Père » mais dans le sens de « pape de la sape », savoir que Pape en lingala se dit « Papa ». L’appelation Village Molokaï tire son origine vers les années 1963-1964. Nous tenons de Riva Lombume son histoire : « Il y avait des projections de film en cité, du cinéma de rue, proposées par l’abbé Corneille. Il projetait des films dans les rues de la ville, que ce soit à Bandal, Matonge, Yolo, etc. Et, dans un des films, il était question du Village Molokaï. C’était le village des lépreux du frère Damien. Et, il paraît qu’après cette projection organisée au foyer social de Matonge, les vieux du quartier, aînés de Papa Wemba, parce que lui aussi était assez jeune à l’époque, en voyant ce film avaient décidé : « Voilà, notre quartier, s’appelle le Village Molokaï ». Ils ont surnommé le quartier en référence à ce film. Et, des années plus tard, quand Papa Wemba créera l’orchestre Viva la Musica, c’était l’époque où Fela au Nigéria avait son village Kalakuta. Il a dit moi je vais créer le Village Molokaï parce que c’est la cité de Molokaï. Et, comme par hasard, en réfléchissant, on est parvenu à faire correspondre ce nom en mettant ensemble les premières lettres des avenues du coin en les plaçant les unes à la suite des autres. M de Masimanimba, O de Oshwe, Lo de Lokolama, Ka de Kandanda, puis I de Inzia. Ça a donné Molokaï. C’était parfait, ça tombait dans le sens du mot. Mais Molokaï ne se limitait pas à ces trois, quatre, cinq avenues. Ça reprenait tout le secteur. Et donc, aujourd’hui, Molokaï ce n’est plus cette anagramme, mais bien tout un état d’esprit. C’est un village des gens qui réfléchissent comme lui, qui vivent dans le même monde. « Molokaï ezali awa, Molokaï ezali pe na poto. Bana poto bazali awa bazali pe bana Molokaï. (Molokaï c’est ici, c’est aussi en Europe. Ceux qui sont venus d’Europe pour les funérailles sont aussi des fils de MoloKaï) ». Papa Wemba avait un autre talent caché. Il a fait de la peinture. Il était au centre d’une exposition organisée au Centre Wallonie-Bruxelles du 26 mars au 6 avril 2015. Nioni Masela Notification:Non |