ACP/UE : relations tendues entre les 79 et les 28Mercredi 11 Mai 2016 - 23:00 Les pays du groupe Afrique, Caraïbes et Pacifique ont exprimé ouvertement leur mécontentement à leurs partenaires de l’Union européenne lors de leur réunion à Dakar au Sénégal.
Le groupe ACP et l’UE étaient réunis pour préparer le nouvel accord qui est censé succéder à celui de Cotonou qui expire en 2020. Aucune conclusion formelle n’a pu être dégagée. Une déclaration préliminaire indique que le conseil a répété ses exigences et que l’UE s’est montrée « plus flexible vis-à-vis des Etats les plus pauvres ». Le Premier ministre guyanais, Bharrat Jagdeo, qui s’exprimait lors de la séance « De Lomé à Cotonou post-2020 : modification de perspective pour la relation UE-ACP », a indiqué que leurs partenaires européens ne les ont « pas souvent écoutés » et il a « tenté de dresser la liste de tout ce qui n’a pas fonctionné depuis des années de partenariat ». Pour lui, « quand le ministre néerlandais dit que nous avons besoin de plus de coopération régionale, nous entendons le démantèlement du groupe ACP ». Signé en 2000, l’accord de Cotonou qui remplace les accords de Lomé de 1975 expire en 2020. Il note beaucoup d’ « incohérences dans les politiques européennes », et relève le manque de prospérité avec le traitement préférentiel, préconisant « pire sous un système de réciprocité », en référence aux négociations en cours. Si l’UE a concédé aux pays ACP des tarifs douaniers préférentiels dans le cadre des accords de partenariat, pour encourager le développement de leur économie, dans le cadre du post-Cotonou, ces accords préférentiels devraient évoluer vers un système de réciprocité des tarifs douaniers, mais avantageux pour les pays ACP. Port Moresby en Papouasie-Nouvelle-Guinée accueille du 30 mai au 1er juin le 8è sommet des chefs d’Etat et de gouvernement ACP-UE. Un rapport qui rassemble deux années de réformes et de repositionnement de l’organisation pour en faire une force efficace que la scène internationale y sera présentée. Ce sommet est crucial pour le groupe ACP, car il fournira le mandat politique nécessaire pour réorienter l’organisation, et une base pour des discussions plus concrètes sur les futures relations post-2020. Commerce et développement Les ministres ont insisté sur l’inexistence d’intervention pour augmenter les importations de sucre dans l’UE, ce qui menacerait la reprise fragile des prix du sucre dans certains pays ACP. Ils ont adopté une résolution sur les accords de partenariat économique (APE) entre les régions ACP et l’UE. La région des Caraïbes est la seule à avoir ratifié un accord régional complet, en cours de mise en œuvre. Trois régions, Afrique de l’Ouest, Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et le groupe APE de la Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc) ont signé un APE. Des appels ont été renouvelés à l’endroit de l’UE pour qu’elle fasse preuve de la flexibilité afin de permettre la conclusion des négociations restantes dans l’intérêt des deux parties. On apprend que l’accord de Cotonou pourrait s’élargir à l’Amérique latine et à l’Asie. Pour le commissaire européen en charge du développement et de la coopération internationale (Devco), Neven Nimica, il a appelé à lier migration et aide au développement, l’UE devrait changer deux choses : l’état d’esprit et l’approche des projets, en les orientant le plus possible vers les causes de la migration, et en les rendant plus rapidement opérationnel, avec pour objectif d’endiguer l’afflux de migrants illégaux vers l’Europe dans le cadre d’une stratégie commune. Noël Ndong Notification:Non |