Centrafrique : François Hollande à Bangui

La visite de François Hollande en Centrafrique intervient après que deux militaires de la force françaises dans ce pays, notamment ceux du 8^e RPIMA, ont été tués lors d’un accrochage avec des éléments armés non encore identifiés, dans la nuit de lundi à mardi, en marge des opérations de désarmement des milices qui viennent d’être entamées dans la capitale centrafricaine. Ayant « appris avec une profonde tristesse la mort au combat » de ces soldats, le président français a adressé avec « émotion ses sincères condoléances à leurs familles et à leurs proches » et les a assurés de « la solidarité de la nation dans ces douloureuses circonstances ».

« Le chef de l’État exprime son profond respect pour le sacrifice de ces deux soldats et renouvelle sa pleine confiance aux forces françaises engagées, aux côtés des forces africaines, pour rétablir la sécurité en République centrafricaine, protéger les populations et garantir l’accès de l’aide humanitaire », poursuit la présidence française. Sur le plan humanitaire, et suite à une nouvelle flambée de violences que connaît le pays depuis le 5 décembre, les agences du Système des Nations unies déploient actuellement une assistance d’urgence aux populations victimes.

Des sources concordantes indiquent que l’hôpital communautaire de Bangui bénéficie, depuis le 7 décembre, d’une assistance faite par l’OMS, l’UNFPA et l’UNICEF. Cette aide est composée de kits de dignité, kits chirurgicaux, kits traumatiques et autres intrants essentiels pour la prise en charge de 3.600 malades et blessés. Cette intervention conjointe est venue compléter l’assistance alimentaire aux malades sous forme de rations sèches fournies par le Programme alimentaire mondial (PAM) dans le même l’hôpital, tandis d’autres kits médicaux ont été mis à la disposition du Complexe Pédiatrique de Bangui par l’UNICEF, en mesure de prendre en charge 1.000 personnes.

La représentante de la FAO et coordinatrice résidente et humanitaire par intérim du Système des Nations unies en République centrafricaine, Rokhaya Daba-Fall, estime que « l’extrême urgence de la situation en Centrafrique commande de réagir promptement pour apporter assistance aux populations meurtries et ainsi sauver des vies ».

Cette dernière assistance déployée par les agences onusiennes à Bangui, intervient après des missions d’évaluation effectuées par les chefs d’agences et les experts de l’ONU sur les sites d’accueil des victimes de violences et de regroupement des personnes déplacées fuyant les exactions. Le 6 décembre, une mission conjointe UNHCR, IOM, OCHA, Cluster Sécurité Alimentaire, UNICEF et FAO, a visité le site de l’aéroport qui accueille environ 10.000 personnes déplacées internes, tandis que l’UNFPA, l’OMS, l’UNICEF et le PAM se déployaient sur le site de l’hôpital communautaire de Bangui. Le 7 décembre, les chefs d’agences onusiennes se sont rendus au monastère de Boy Rabe et à la grande Mosquée de Bangui, pour rencontrer les leaders des deux confessions religieuses et visiter les populations déplacées. « Les besoins sont énormes ! J’en appelle à l’implication de tous les acteurs, aussi bien les institutions gouvernementales, les partenaires humanitaires et de développement que les ONG, pour mobiliser les ressources nécessaires et faire face aux urgences de l’heure », a déclaré Rokhaya Daba-Fall au terme de sa visite.

Outre l’assistance sanitaire, les besoins identifiés dans la capitale centrafricaine par les agences concernent la protection des populations civiles, la disponibilité des vivres, l’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement.