Hommage à Nelson Mandela : le Congo vulgarise l’œuvre politique de l’ancien président sud-africain

La conférence avait pour objectif de restituer l’œuvre de Nelson Mandela afin de la perpétuer et de tenter de la transmettre aux générations futures. Il s’agissait aussi d’informer l’opinion sur la contribution du Congo à la libération de l’Afrique australe et de l’ancien président sud-africain, et de sensibiliser l’opinion sur la place de l’éducation et de l’humanisme dans la gestion de la cité, telle que Nelson Mandela l’a pratiquée dans son pays.

Au total, quatre communications ont été tour à tour données par d’anciens et nouveaux membres du gouvernement congolais, des universitaires et diplomates : Emmanuel-Célestin Goma-Foutou, Jean-Marie Kamba, Richard Ngambou et Jean-Claude Gakosso. Au cours de son exposé, le premier orateur a proposé de revisiter la vie et l’œuvre de Nelson Mandela, ancrée dans un itinéraire totalement consacré à une vision, libérer la nation sud-africaine de l’apartheid, et fondé l’unité sur la paix, la réconciliation et l’égalité.

Il a en outre passé en revue les grandes étapes de la vie de Mandela, ses amitiés avec Walter Sisulu, Oliver Tambo, le début de sa lutte, sa première incarcération qui avait duré cinq ans et la seconde vingt-sept ans, sa sortie de prison et son élection en tant que premier président de l’Afrique du Sud. « Il a passé 27 années en prison, certes, mais, cela a été aussi 27 années pour affirmer, confirmer et persévérer dans la libération totale de l’Afrique du Sud du régime de l’apartheid ; la création à la place de cette Afrique du Sud raciste d’une Afrique du Sud où tous les fils du pays, les Blancs, les Noirs les Indiens et les métisses pourraient vivre ensemble. C’est ce qu’il appelait de tous ses vœux, la nation arc-en-ciel », a fait savoir Emmanuel-Célestin Goma-Foutou.

« Mandela n’est pas mort, il est devenu une lumière qui incarne la rédemption »

Pour le ministre congolais de la Culture et des Arts, Jean-Claude Gakosso, qui a exposé sur l’audience internationale d’un humanisme charismatique, Mandela n’est pas mort, il est devenu une lumière qui incarne la rédemption. « Par sa mort, Nelson Mandela est devenu une grande lumière dans le firmament du monde. Fondamentalement, l’homme qui nous a quittés incarne non seulement le rêve de rédemption qui habite l’humanité depuis la nuit des temps, mais aussi la passion au sens biblique et christique. Jamais un humain n’a fait l’unanimité et drainé autant de monde au chevet de sa mort », a-t-il martelé.

L’universitaire Richard Ngambou, qui a exposé sur « Nelson Mandela, une œuvre accomplie ou une œuvre inachevée », a déploré que l’icône de la lutte antiapartheid laisse une œuvre économique inachevée en Afrique du Sud au regard des disparités entre les Blancs et les Noirs. Le thème sur « La contribution du Congo à la libération de Nelson Mandela et aux négociations quadripartites sur la paix en Afrique australe », a été développé par le diplomate congolais Jean-Marie Kamba. Ce dernier a révélé aux participants l’importance et le contenu des pourparlers, en déclarant que « le leadership du Congo dans ces négociations a été reconnu par Nelson Mandela à travers sa visite au Congo le lendemain de sa libération en février 1990 ».

La conférence débat s’est achevée par une visite d’une exposition de photos qui revient sur l’itinéraire de Mandela dans toute sa complexité, en mettant en lumière sa vie tout autant politique et publique que privée et intime. Au travers de multiples supports, le rôle essentiel qu’a joué Nelson Mandela dans la lutte contre l’apartheid a été montré, ainsi que la manière dont il a bâti une nouvelle nation sur les ruines d’un conflit, en exploitant le militantisme, l’amour, la persuasion, le pardon, le sens aigu de la politique doublé d’un sens de l’humour à toute épreuve. L’exposition s’articule autour de six thématiques, illustrant pour chacune une facette de la vie et de l’engagement de Nelson Mandela : la personne, le camarade, le leader, le prisonnier, le négociateur et l’homme d’État.