RCA : Michel Djotodia appelle à la paix et à l’amour du prochain

« Aimez-vous les uns les autres ! On retrouve ça dans la Bible et le Coran », appuyait Michel Djotodia lors d’une conférence de presse qu’il animait en présence du Premier ministre de la transition, Nicolas Tiangaye, et des chefs des communautés catholique, protestante et musulmane. Il a pointé du doigt son prédécesseur, François Bozizé, actuellement en exil, d’être derrière les violences opposant musulmans et chrétiens ces trois dernières semaines dans ce pays et dont le bilan avancé fait état de près d’un millier de victimes. L’ancien dirigeant renversé au mois de mars 2013 est accusé de soutenir les milices chrétiennes d’autodéfense anti-balaka (anti-machette en langue centrafricaine sango) qui mènent ces trois dernières semaines des opérations de force contre les ex-Séléka, milices composées essentiellement de musulmans, qui avaient porté Michel Djotodia au pouvoir.

Dans ce climat de tension, des marches de protestation se multiplient, notamment dans Bangui, alors que certaines voix évoquent l’imminence d’une guerre de sécession entre le nord et le sud de la RCA. Le président centrafricain a fortement rejeté cette approche, insistant que « la Centrafrique est une et indivisible ». De même, il a annoncé l’interdiction de toute marche illégale et fustigé les « manifestations désordonnées et non autorisées qui attisent la haine ».

Noël sous couvre-feu

Dans le même esprit que le président Djotodia, les appels à la paix et à l’amour de l’autre sont relayés par les responsables religieux, musulmans et chrétiens. Mais, pour ces derniers l’occasion qu’offre le réveillon de Noël n’a pas tenu ses promesses habituelles.

La messe célébrant l’avènement du Prince de la paix s’est plutôt déroulée mardi dans l’après-midi à cause du couvre-feu. L’archevêque de Bangui, Dieudonné Nzapalainga, n’a tout de même pas manqué l’occasion réitérer le message : « Soyons des artisans de justice et nous serons des artisans de paix », avait-il lancé.