Parution : Giscard Kevin Dessinga publie "Éloge de la dissidence –Six leçons sur l’histoire de la philosophie"

Samedi 21 Juillet 2018 - 14:30

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Paru le 28 juin dernier aux éditions L’Harmattan Paris, collection ouverture philosophique, l'ouvrage de cent treize pages est préfacé par le Pr Marcel Nguimbi et postfacé par Michel Emile Mankessi, enseignant-chercheur à l’Ecole nationale supérieure de l’Université Marien-Ngouabi.

"L’antiquité et la naissance de la philosophie de la nature" ; "Le Moyen âge et l’irruption de Dieu dans l’histoire des hommes" ; "L’humanisme-Renaissance et l’homme au centre des préoccupations" ;" La révolution scientifique et le passage de la philosophie de la nature à la science de la nature" ; "Aux origines de la modernité et au cœur des temps modernes" : la révolution cartésienne (1637) et le passage de l’objectivité à la subjectivité" ; "Le XXe siècle (1945) et la substitution de la pensée forte par la pensée faible ou la fin des certitudes" ; "L’avenir est ouvert" , telles sont les six leçons qui constituent l'ouvrage, en plus de l’introduction et la leçon inaugurale, sans oublier "La dissidence : une philosophie de l’histoire et une histoire de la philosophie", comme postface. 

Dans son livre, Giscard Kevin Dessinga présente dans toute son ampleur la diversité de la pensée philosophique dans le respect du pluralisme des doctrines et des courants qui la constituent. Pour lui, l’histoire de la philosophie reçoit un sens à partir de la dissidence. Car la philosophie ne vit que parce qu’elle renaît régulièrement. Cette renaissance est le résultat d’une remise en cause des doctrines antérieures et apparaît comme la démarche la mieux appropriée pour atteindre la vérité et former l’esprit du temps. La philosophie est une, elle est aussi multiple, explique l’auteur.

Préfaçant ce livre, le Pr Marcel Nguimbi écrit: « Eloge de la dissidence, pour ne pas dire Eloge de la rébellion ou tout simplement Eloge de la rupture, ce titre rappelle un livre qui a marqué son temps et l’histoire de l’humanité : "Eloge de la folie" de l’humaniste Erasme de Rotterdam ».

En effet, si pour Erasme seuls les fous sont de vrais chrétiens, parce que seuls capables de s’ouvrir à l’amour du prochain, de pardonner à leurs ennemis et les seuls qui n’aspirent ni aux richesses ni au pouvoir, disposés à renoncer à tout pour suivre le Christ et capables de transgresser les habitudes sociales pour suivre et vivre de façon radicale et authentique le message du Christ, Giscard Kevin Dessinga, par contre, est convaincu que dans la vie en général, tout comme dans la science et en politique, la dissidence est un facteur de progrès et, seuls les dissidents font avancer les choses. C’est ce qu’il met en exergue dans cet essai, en relisant l’histoire de la philosophie en six leçons.

L’auteur met en lumière les six tournants de l’histoire de la philosophie : le tournant cosmologique de la philosophie avec Thalès de Milet, le tournant théologique au début de l’ère chrétienne, le tournant anthropologique avec l’Humanisme-Renaissance, le passage de la philosophie de la nature à la science de la nature au XVIIe siècle, le tournant gnoséologique et subjectif de la philosophie avec René Descartes, enfin, le tournant relativiste de la philosophie à la fin de la Deuxième Guerre mondiale et qui signe les débuts du postmodernisme. Pour l’auteur, chaque fois qu’il y a rupture et donc changement de perspective, il y a forcément progrès, enrichissement et horizons inédits.

L’auteur d’"Éloge de la dissidence" s’inscrit dans la tradition épistémologique et herméneutique contemporaine inaugurée par de penseurs tels que Gaston Bachelard, Karl Raimund Popper, Hans Georg Gadamer… 

Comme Popper –son « grand-père spirituel et intellectuel », l’auteur est convaincu et, avec des mots qui conviennent, cherche à convaincre que l’histoire du progrès scientifique doit, plus que jamais, se penser, s’expliquer et se comprendre en termes de discontinuité et de « ruptures épistémologiques ». Désormais, et le point de vue de l’auteur est ici constant, le développement tant de la pensée que de tous les autres secteurs de l’activité humaine avance par une série de ruptures nécessaires. La notion de rupture ou d’audace prend ainsi toute sa place dans la dynamique de la pensée. Elle devient constitutive de l’esprit scientifique et un facteur de progrès.

Pour mener à bien sa réflexion, l’auteur est parti de l’histoire de la philosophie, ne pouvant être autrement et ce, de l’antiquité à nos jours. Avec érudition et de façon méthodique, il montre et démontre, exemples à l’appui, que l’histoire de la philosophie n’est rien d’autre que la parabole des dissidences. Quant à la forme, un autre mérite de l’auteur, Dessinga emprunte le style biblique de la création en six jours : « il y eut un soir, il y eut un matin, ce fut la première, deuxième, troisième, quatrième, cinquième, sixième, …. dissidence », écrit-il.

L’auteur 

Franciscain, président de la Fondation Notre dame d’Afrique, Giscard Kevin Dessinga est docteur en philosophie, romancier-essayiste et enseignant chercheur à l’Ecole nationale supérieure de l’Université Marien-Ngouabi et au Grand séminaire interdiocésain de Brazzaville. Originaire du Congo, il s’abreuve à trois sources: littéraire, théologique et philosophique. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont "Nouvelles perspectives de la démocratie en Afrique" (Mon Petit Editeur, 2017) ; "Karl Popper ou le rationalisme pluraliste" (Mon Petit Editeur, 2017) ; "La responsabilité du temps perdu" (Mon Petit Editeur, 2018); "J’enseigne, mais comprennent-ils ?" (Mon Petit Editeur, 2018).

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : La couverture du livre "Éloge de la dissidence –Six leçons sur l’histoire de la philosophie" Photo 2 : L'écrivain Giscard Kevin Dessinga

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