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La jeunesse congolaise plaide pour un changement des mentalitésSamedi 22 Septembre 2018 - 11:43 Depuis plus de quatre ans, la République du Congo vit au rythme d’une crise économique et financière sans précédent, engendrée par la chute drastique des cours du pétrole. Cette crise a apporté avec elle son lot de problèmes ; ce qui a révélé au monde entier le talon d’Achille de la croissance économique du Congo qui, jusqu’à ce jour, avait un taux qui frôlait les 10%. Aujourd’hui, pour redynamiser son économie et s’ouvrir à nouveau aux capitaux étrangers, un accord de prêt doit être signé avec le Fond monétaire international (FMI). Un accord de prêt qui garantirait la crédibilité du Congo auprès des autres partenaires internationaux. Mais il n’y a pas que la baisse de ces cours du pétrole qui est à l’origine de cette crise financière et économique. En effet, depuis le début des années 1990, avec l’arrivée de la démocratie, les Congolais se sont lancés dans une spirale effroyable d’antivaleurs dans tous les niveaux de la société en commençant par la famille. Nous assistons avec impuissance à cette montée des antivaleurs qui font aujourd’hui partie du patrimoine culturel congolais. Parmi elles, la corruption, le népotisme, l’absentéisme, le trafic d’influence, le tribalisme, l’ethnocentrisme. Alors qu’aujourd’hui notre pays est à la croisée des chemins, notamment avec une nouvelle Constitution fondée sur l’évolution des institutions et les réformes, force est de constater que les Congolais ne fournissent aucun effort pour lutter contre les antivaleurs. Lors de son discours sur l’état de la nation, le 30 décembre 2017 devant les parlementaires réunis en congrès, le chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso, manifestait sa volonté devant le peuple de vouloir traquer les délinquants de toutes natures et surtout les criminels économiques. A cet effet, il exhortait les parlementaires ainsi que l’appareil judiciaire à plus de rigueur dans leurs tâches respectives ; notamment les enquêtes parlementaires pour les uns et les instructions pour les autres. Lui qui est le père de la nation, a-t-il compris que le Congo de demain ne peut se construire sans une justice forte, sans une lutte acharnée contre les antivaleurs ? Est-ce tard, est-ce tôt ? Nous ne saurons le dire. Quoi qu’il en soit, un reformatage du logiciel mental congolais est recommandé pour garantir le Congo de demain. Bref, un changement des mentalités. Que faut-il faire ? Pour ma part, j’apporte quelques pistes de solutions.
Aujourd’hui malheureusement, l’enrichissement illicite est perçu comme un fait anodin dans notre société. Nul n’est étonné de voir un citoyen lambda, nouvellement nommé, s’acquérir un bien immobilier de grande valeur au cœur même de Brazzaville ; s’offrir des véhicules 4x4 flambant neufs et frimer dans les rues de la capitale. C’est à croire que la corruption, la fraude et la concussion sont devenues des formes légales d’enrichissement. Nous jeunes disons NON ! Il est temps que les choses changent, nos mentalités, nos mœurs… Un Congo fort ne se construira qu’avec des institutions fortes, une population seine et forte dotée d’un élan patriotique. Bref, avec des vrais fils et filles du pays. Le changement des mentalités (la rupture avec les comportements pervers du passé) est la solution. A l’Etat grâce aux pouvoirs qui sont les siens, de sanctionner les mauvais afin de restaurer son autorité. Consciente que ce combat n’est pas gagné d’avance, la jeunesse congolaise doit s’impliquer pleinement car il s’agit de l’avenir du Congo ; son avenir. Le changement des mentalités n’est pas un slogan mais une nécessité car par elle viendront toutes les réformes institutionnelles possibles. Ces réformes sont importantes et vitales pour la relance de notre économie et pour la réalisation du Plan national de développement 2018-2022. L’exemple du Rwanda mérite d’être suivi car ce pays a pu, malgré les troubles qu’il a connus au début des années 1990, redynamiser son économie, assainir ses villes et se rendre attractif grâce à la volonté de son président de la République mais aussi du peuple rwandais qui s’est tourné vers le futur. A cet effet, nous jeunes, restons convaincus que la marche vers le développement ne peut se faire sans un réel changement des mentalités. Hervé Thomas Dhello Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |