Gabon : tentative de coup d'Etat par une poignée de militaires

Lundi 7 Janvier 2019 - 11:15

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Des militaires gabonais ont lu un message à la radio d'Etat, lundi vers 6h30, appelant le peuple gabonais à se "lever" et annonçant la prochaine mise en place d'un "Conseil national de restauration" en l'absence du président Ali Bongo Ondimba en convalescence au Maroc. Quelques heures plus tard, le gouvernement annoncait l'arrestation des mutins. L'Union africaine a fermement condamné la tentative de coup d'Etat.

 

Des coups de feu ont été entendus ce matin tôt autour de la Radio Télévision Gabonaise, sur le boulevard Triomphal, dans le centre de Libreville. Des blindés des forces de sécurité gabonaises bloquant à 7h 00 l'accès à ce boulevard. Un message a été lu par un militaire se présentant comme commandant-adjoint de la Garde républicaine (GR) et se disant président d'un Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon. Trois militaires, coiffés des bérets verts de la GR, étaient visibles sur une vidéo de leur prise de parole circulant sur les réseaux sociaux et authentifiée par l'AFP. Le mouvement "demande à tous les jeunes des forces de défense et de sécurité et à toute la jeunesse gabonaise de se joindre à nous", a déclaré le militaire en annonçant la mise en place de ce "Conseil national de restauration". "Nous ne pouvons abandonner la patrie", a-t-il ajouté, en jugeant les institutions "illégitimes et illégales".

Il a souligné que "le jour tant attendu est arrivé où l'armée a décidé de se mettre aux côtés de son peuple afin de sauver le Gabon du chaos". "Si vous êtes en train de manger, arrêtez. Si vous êtes en train de prendre un verre, arrêtez. Si vous dormez, réveillez-vous. Réveillez vos voisins (...), levez vous comme un seul homme et prenez le contrôle de la rue", a encore déclaré le militaire à la radio, appelant à occuper les édifices publics et aéroports dans tout le pays.

Trois heures après, les mutins étaient arrêtés ou sont en fuite, annonçait le porte-parole du gouvernement, Guy-Bertrand Mapangou. "Le calme est revenu, la situation est sous contrôle", a-t-il assuré, précisant que sur le commando de cinq militaires qui avaient pris le contrôle de la radio-télévision nationale dans la nuit de dimanche à lundi et appelé à un soulèvement, "quatre ont été arrêtés, un est en fuite". Les forces de sécurité ont été déployées dans la capitale et elles le resteront pour les prochains jours afin de maintenir l'ordre, a-t-il poursuivi. Les frontières du pays restent ouvertes.

En outre, le porte-parole a expliqué que les coups de feu entendus dans la matinée dans le coeur de la capitale avaient été tirés après un début de mouvement de foule. Le 24 octobre, alors qu'il se trouvait en Arabie saoudite, le président Bongo, victime d'un AVC, avait été hospitalisé à Ryad où il a été soigné pendant plus d'un mois avant d'être transféré à Rabat, où il se trouve en convalescence. Depuis deux mois, la communication officielle a été rare et partielle quant à la santé du chef de l'Etat.

Le 31 décembre, le président Bongo a pris la parole pour la première fois depuis son hospitalisation. La vacance du pouvoir n'a pas été déclarée au Gabon en l'absence du chef de l'Etat. La Cour constitutionnelle a transféré en partie des pouvoirs du président au Premier ministre et au vice-président.

AFP

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