Incivisme : un centre de traitement d'Ebola incendié à Butembo

Lundi 25 Février 2019 - 14:45

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Le sinistre, une oeuvre des miliciens Maï-Maï, s'est produit dans la nuit du 24 au 25 février.

Munis de bombes artisanales, les délinquants ont mis le feu au centre de traitement d'Ebola installé dans la concession de la CBCA de Kirimavomo, en zone de santé Katwa, dans le sud de Butembo, province du Nord-Kivu. Ils ont même libéré de force certains malades qui y étaient internés. Des décès sont déplorés. Un garde malade a été retrouvé sans vie dans une rivière, près du lieu du sinsitre.

Selon le maire de Butembo, Sylvain Kanyamda, ce sont des miliciens Maï-Maï qui  ont mis le feu au centre de traitement. Ils ont incendié  notamment la  paillotte d’accueil, un véhicule du staff  Médecins sans frontières, quelques motos et deux groupes électrogènes. Ils ont commencé par couper l’électricité  pour s’attaquer ensuite à la cellule chargée de la logistique du centre, a ajouté le maire.

Dix personnes étaient internées dans ce centre dont quatre cas confirmés de la madie d'Ebola et six autres suspects. Le maire de Butembo a souligné que pour le moment, ces malades ont été évacués vers d’autres centres pour leur prise en charge.

Sylvain Kanyamda a lancé un appel à la prise de conscience de la population. "Le danger est permanent si la population ne veut pas prendre conscience,  la  maladie va nous décimer  tous. Nous sommes exposés à un danger qui peut nous préjudicier ; Ebola existe et c’est sérieux. La population de Butembo  est appelée à s’impliquer dans la riposte. Elle ne devra pas s’attaquer aux personnes, cela pourra  aggraver la situation’’, a déclaré l'autorité municipale.

Dans la province du Nord-Kivu, l’insécurité constitue un frein aux activités de la riposte contre la maladie à virus Ebola. L’on se rappellera que la semaine dernière, suite à l’enlèvement et l’assassinat  de l’infirmier titulaire du centre de santé d’Isongo, les infirmiers avaient observé une grève pour réclamer que les auteurs de ce crime soient déférés devant la justice. Ce mouvement avait ralenti les activités de riposte sur le terrain. L’on pense que les mesures sécuritaires seront renforcées pour permettre au personnel soignant de bien faire son travail afin d’enrayer cette épidémie qui n’a que trop duré.

Blandine Lusimana

Légendes et crédits photo : 

Le centre de traitement Ebola incendié

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