Convention de Fatima : l’opposition réclame l’audit du fichier électoral

Samedi 5 Avril 2014 - 15:46

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C’est le moment, pense Vital Kamerhe et ses amis, de consolider la démocratie en RDC en la faisant asseoir sur des bases solides.

Au cours de la dernière Convention de l’opposition tenue à la paroisse Notre-Dame-de-Fatima, les participants ont fait un sévère réquisitoire contre la Commission électorale indépendante (Céni) appelée à faire preuve de neutralité dans la conduite du processus électoral en cours. Vital Kamerhe, Martin Fayulu, Bertrand Ewanga et les autres membres de la plate-forme « Sauvons le Congo » ont plaidé pour un audit des bureaux de l’institution électorale de l’époque de la CEI en 2006 à celle de la Céni de 2011. Au besoin, ils pensent saisir la justice pour ce faire. Aujourd’hui plus qu’hier, l’opposition ne cesse de marteler sur l’impérieuse nécessité de doter le pays de nouvelles institutions légitimées par le peuple souverain. Depuis plus de deux ans, en effet, il a été fait remarquer que les sénateurs, les députés provinciaux, les gouverneurs et les vice-gouverneurs ont perdu toute légitimité populaire, sans parler des « députés nommés » qui abondent à l'hémicycle du Palais du peuple. C’est le moment, pense cette opposition qui se veut constructive, de consolider la démocratie en RDC en la faisant asseoir sur des bases solides.

Afin de permettre à la Céni d’exercer son travail en toute efficacité, l'UNC Vital Kamerhe et ses amis ont proposé un certain nombre des recommandations. Il s’agit, entre autres, de confier la direction de la Céni à une personnalité crédible, au besoin assisté par un expert étranger. Sur la même lancée, ils exigent à ce que soit revisitée la loi organique portant organisation et fonctionnement de l'institution électorale, notamment en rapport avec sa composition. Quant au calendrier électoral, ils pensent qu’il serait de bon aloi qu’il soit arrêté de commun accord avec les partis politiques. Concernant justement la programmation des scrutins, « Sauvons le Congo » fait des propositions concrètes. Ainsi, au premier trimestre 2015 seront organisées les  élections provinciales (élections des députés provinciaux et celles des gouverneurs), et l’élection sénatoriale afin de parachever le cycle électoral commencé le 28 novembre 2011. Aussi l’élection présidentielle ainsi que les législatives nationales seront-elles organisées en 2016 (soit quatre-vin gt-dix jours avant la fin du mandat actuel).

Ce n’est pas tout. La transparence des scrutins requiert également le respect de quelques préalables. Là-dessus, l’opposition qui tient à voir clair dans ce qui se trame du côté de la Céni exige également l’audit du fichier électoral en collaboration avec la communauté internationale, la société civile et les partis politiques. Elle fait également obligation à la Céni de se convenir avec les parties prenantes dans toutes les opérations de vote (cartographie électorale, liste d’électeurs, bulletins de vote, urnes, isoloirs, bureau de vote, membres des bureaux de vote, Procès-verbaux, témoins, publication des résultats, etc). « Sauvons le Congo » demande par ailleurs « de ne pas conditionner l’organisation des différents scrutins au recensement scientifique de la population congolaise ». Tout en appelant la population à signer massivement la pétition lancée contre le président de la Céni l’abbé Malu Malu, l’opposition lui demande de rendre le tablier en démissionnant de son poste.       

 

Alain Diasso