Musique : la « Pièce Tshimangologie guitare » fait un tabac

Extrait d’un projet en évolution, la symphonie orchestrée par Olivier Tshimanga, une première au Congo et dans le monde, jouée par plus d’une trentaine de guitaristes a été un moment des plus inédits. Même à défaut d’avoir réuni les soixante prévus, plusieurs en sont convaincus, la réalisation de la «Pièce Tshimangologie guitare» tient d’un exploit. Il n’est aucun doute, jusqu’ici, le concert du 5 avril passe pour l’évènement de l’année à la Halle de la Gombe.

De retour au pays après dix ans d’absence dévoué à sa carrière, le guitariste peut se réjouir d’avoir conquis les mélomanes car Kinshasa ne pouvait réserver meilleur accueil à la Tshimangologie. Acclamations et cris d’approbation ont accompagné, mieux, ponctué le spectacle où le musicien s’est laissé découvrir sous toutes ses facettes. Virtuose de la guitare et bon chanteur, c’est de façon spectaculaire, avec un brin d’humour en bonus, qu’il s’est offert au public nombreux et hétéroclite venu assister à son tout premier concert au pays.

Après le lever de rideau qui a donné l’occasion à Jewel Kanku de faire sa première grande apparition publique, Olivier Tshimanga est entré en scène. Le guitariste a fait son show en trois parties. Fort applaudie, son introduction remarquable en solo avait suffi pour mettre la Halle de la Gombe en grande effervescence. Pour cette première partie, l’accent était surtout mis sur le doigté du guitariste qui se tenait face au public sa guitare en bandoulière. Celui-ci a surtout apprécié son coup double, à savoir l’hommage à King Kester chanté sur le fond musical d’Human nature du feu King of Pop Michaël Jackson. Qui plus est, il était agréablement surpris par la note d’humour sur laquelle prenait fin l’entrée en matière. Un registre sur lequel la star n’était pas attendue mais où elle a su faire mouche avec les imitations de Papa Wemba et Étienne Tshisekedi.

Prémices de l’album Espoir

Prêt à entamer la seconde partie du show, Olivier Tshimanga annonce qu’il va prester en compagnie du groupe Clé de fa avec la précision suivante : « Je vais offrir les prémices de mon album ». Ici, il enchaîne huit morceaux à commencer par une chanson d’amour en lingala. Le titre initial est suivi de Masoma ou merci en douala. Un air chanté en guise de remerciements à toutes les personnes qui l’ont encouragé à un moment ou un autre de sa carrière. Il signale alors : «  En fait, mon répertoire retrace mon histoire ».

Se succèdent ensuite un appel à garder espoir et à l’éveil des consciences; une recommandation à honorer les parents; un plaidoyer en faveur des enfants de la rue; une adresse au Très-Haut dont il implore la protection. Et c’est avec une pensée compatissante à l’égard des femmes victimes de viol de l’Est qu’il a achevé cette belle balade musicale. Le guitariste profite du morceau pour clamer une fois de plus sa reconnaissance en faveur de ceux qui l’ont guidé dans les arcanes du métier. Il cite notamment Seck Bidens, Souzy Kasseya et Maïka Munan d’ailleurs invités à le joindre sur la scène. Seul le dernier est aperçu peu après sur le podium jouant de la guitare avec un réel transport qui ne manque pas de plaire au public.

« Nous sommes arrivés au moment fort », avise ensuite Olivier qui rappelle alors le caractère humanitaire de son concert. Il fait appel à Maman Vuvu tenancière d’un orphelinat au Quartier 2 à N’Djili qui se fait accompagner de sept de ses pensionnaires. Il a suffi qu’ils se placent sur le podium pour que, sans un appel de fonds formel, se manifeste un élan de charité. Dès lors, l’on a vu plusieurs personnes, femmes, hommes et enfants de tous âges y défiler quitte à manifester leur soutien à la faveur de quelques billets de banque reçus avec humilité par Maman Vuvu. Le moment était particulièrement chargé d’émotions fortes. Olivier a fait preuve d’une grande sensibilité quand, debout au côté des enfants, il a versé des larmes. Un tableau fort touchant qui en a ému plus d’un d’autant plus que ses vains efforts pour faire bonne contenance l’ont trahi.