Est de la RDC : Thomas Lubanga se dit prêt à contribuer à la paix et la stabilité

Lundi 16 Mars 2020 - 16:52

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L’ancien chef de guerre est libre après avoir purgé sa peine de quatorze ans décidée par la Cour pénale internationale à la prison centrale de Makala à Kinshasa.

 

L’ancien chef de l’Union des patriotes congolais (UPC), Thomas Lubanga, a quitté le dimanche 15 mars la prison centrale de Makala, après avoir purgé sa peine de quatorze ans. A peine sorti de l’institution pénitentiaire, il s’est rendu à une messe célébrée à la paroisse catholique Notre-Dame-de-Fatima, dans la commune de la Gombe, à Kinshasa, dite à l’occasion de sa libération.

Approché par la Fondation Bill-Clinton pour la paix (FBCP), cet ex-chef de guerre congolais s’est affirmé être « prêt pour contribuer à la paix et la stabilité dans l’est du pays ». Thomas Lubanga a dit de ne se reprocher rien et pense à sa réinsertion sociale. « Je pense que je serai correctement inséré dans la société. J’y vais aussi avec le pardon en main parce que le calvaire que j’ai vécu a été certainement construit par certaines personnes à qui je n’en voudrais vraiment pas », a-t-il mentionné. Selon son avocat, Papy Serge Mayamba, cité par jeune Afrique, Thomas Lubanga accueillait cette libération non pas dans un esprit de vengeance mais de pardon.

Cobaye pour l’expérimentation d’une nouvelle institution

L’avocat de Thomas Lubanga a affirmé que son client n’avait jamais rien eu à se reprocher.  A l’en croire, son client avait vu sa liberté restreinte à la suite d'une incompréhension d’ordre culturel qui l’a transformé « en cobaye pour l’expérimentation d’une institution nouvellement créée, la Cour pénale internationale (CPI) ».

De son côté, la FBCP indique également avoir constaté que l’ex-chef de guerre présentait un état de santé précaire dû aux mauvaises conditions de détention dans la principale institution carcérale de la capitale congolaise et du pays. L’organisation de défense des droits de l’homme profite de cette situation pour réitérer son appel vers l’Etat congolais pour remplir ses devoirs contenus dans des instruments juridiques nationaux et internationaux signés et ratifiés par le pays en matière de traitement et de gestion des prisonniers. L’ONG dit explicitement attendre du gouvernement congolais l’amélioration des conditions d’incarcération ainsi que des procédures judiciaires sur toute l’étendue du pays.

L’ancien président de l’UPC, rappelle-t-on, avait été reconnu coupable d’avoir enrôlé des enfants de moins de 15 ans et de les avoir fait participer aux combats. Sa condamnation, confirmée en appel en 2014, avait ouvert la procédure de réparations pour les victimes de ses crimes dont la décision était tombée en 2017, lorsque les juges ont ordonné ces réparations.

Collectives, ces réparations devraient se présenter sous forme d’aides à l’emploi, à la formation, au logement. Thomas Lubanga jugé indigent par la Cour, il ne pouvait pas régler les dix millions de dollars décidés par les juges. C’est donc au Fonds pour les victimes de réunir les moyens pour supporter ces réparations. Mais, pendant que l’inculpé vient de purger sa peine, ces réparations ne sont toujours pas encore allouées et les victimes continuent à attendre.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Thomas Lubanga à sa sortie de prison/DR

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