Sénat : l’Acaj fustige le rejet de l’enquête sur la passation de marché publicSamedi 9 Mai 2020 - 12:42 Pour l'ONG, l’attitude affichée par les sénateurs remet à la surface la nécessité d’un débat national sur l’utilité de la chambre haute du Parlement dans l’architecture institutionnelle congolaise, à l’instar de celui qui a été mené dans certains pays africains.
L’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) s’est dite profondément scandalisée par la décision de rejet adopté, le 7 mai 2020, par la plénière du Sénat, de la requête de mise en place d’une commission d’enquête sur les travaux de rénovation de l’hémicycle et ses dépendances de la chambre haute introduite par la sénatrice Bijoux Goya Kitenge. Pour l'ONG, cette décision démontre à n’en point douter que le Sénat, élu dans un environnement d’accusation de corruption, dirigée contre certains de ses membres et unanimement condamnée par la population, n’en a cure de la transparence dans la gestion de la res publica, pourtant consubstantielle à la démocratie gage de la bonne gouvernance. Dans sa réaction du 8 mai, l’Acaj indique que les sénateurs sont mieux placés que quiconque pour réaliser que les travaux de rénovation effectués dans leur hémicycle, à la suite d’un marché de gré à gré, sont payés par le contribuable congolais. Aussi, poursuit cette ONG, qu’à ce titre, les citoyens disposent du droit constitutionnel de contrôler et d’être rassurés de la licéité de l’usage fait de leurs ressources financières par ceux qu’ils ont mandatés. « L’Acaj regrette vivement que les sénateurs enclins à initier régulièrement, et sur la base de simples présomptions, des missions d’enquête dans les institutions publiques conformément à l’article 100 alinéa 2 de la Constitution, aient fait preuve de déficit de sagesse en choisissant de sacrifier les intérêts supérieurs de l’Etat sur l’autel d’un protectionnisme partisan préjudiciable à la manifestation de la vérité », a noté cette association. Pour l’Acaj, l’attitude affichée par les sénateurs remet à la surface la nécessité d’un débat national sur l’utilité du Sénat dans l’architecture institutionnelle congolaise, à l’instar de celui qui a été mené au Cameroun, au Senegal et en Côte-d’Ivoire. « A quoi servirait le Sénat dans un système où la Chambre basse a le dernier mot en cas de désaccord entre les deux chambres sur un texte de loi ou que ses membres refusent d’enquêter sur un marché public soupçonné d’avoir été passé en violation de la loi en la matière ? Il s'agit d'une chambre budgétivore qui sert plus à rien, voire d’une maison de retraite et/ou de recyclage politique », a conclu l’Acaj, qui s'est déclarée fortement mobilisée sur cette question. Lucien Dianzenza Notification:Non |