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Mercredi 30 Juin 2021 - 20:27

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Ce ministère-là va-t-il être la mesure étalon à partir de laquelle les Congolais aviseront que le gouvernement du Premier ministre Anatole Collinet Makosso s’est réellement mis au travail ? N’assistera-t-on pas à un nouvel enchaînement d’effets d’annonce avant que l’administration publique habituée à se faire rappeler à l’ordre sans s’y conformer par délit d’habitude ne retombe encore lourdement dans ses travers tant décriés ?

Chacun a pu le deviner. Le département ministériel dont il est question est celui pour lequel l’intitulé, amplement bien défini, est en soi porteur d’espoir : Ministère du Contrôle d’Etat, de la qualité du service public et de la lutte contre les antivaleurs dans l’administration publique. Il s’attache en un mot à ce que les hommes et les femmes à qui l’Etat a confié des missions d’intérêt général brillent par une gestion transparente.

Souvent, chez les Congolais deux opinions s’affrontent pour associer la notion de transparence à la seule gestion des deniers publics. Les personnes promues à de hautes fonctions se renfrognent à l’idée que l’exigence de bonne gouvernance qui leur est faite s’apparente à de l’acharnement systématique contre elles ; les plus nombreuses qui sont tenues loin des sphères de décisions n’en démordent pas de penser que tels qu’on les voit, tous les hauts-placés sont des prédateurs intouchables.  

Il s’agit plutôt d’envisager l’appel au devoir de transparence dans sa plénitude. La qualité du service public touche en effet toutes les sphères de la société : eau, électricité, santé, éducation, justice, sécurité, ordre public, transport, etc. Les antivaleurs prospèrent sur le manque de qualité du service public. Comment se faire délivrer une pièce d’état civil sans verser de pourboire ? Comment être facturé pour de l’eau et l’électricité que l’on n’a pas consommées ? Comment passer une éternité dans une station de bus alors qu’on a de quoi payer son transport ? Ces questions peuvent s’étaler à l’infini, elles rappellent le contrat de base de l’Etat envers sa population.

Plus loin, plus gros, cela va sans dire, on toucherait incontestablement à la gestion quotidienne des grands corps de l’Etat chapeautés par les ministères ainsi qu’ils sont compartimentés. La charge de celui d’entre eux à qui échoit le contrôle d’Etat est bien de gagner en transversalité. Jean-Rosaire Ibara était face à ses collaborateurs, lundi 28 juin, pour le rappeler à haute voix. Dès l’annonce de sa nomination à ce poste, le sentiment partagé par ses compatriotes était qu’il héritait d’une tâche ingrate, mais exaltante.

Le contrôle d’Etat ne signifie certainement pas confondre vitesse et précipitation, mais s’il ne marque pas le coup dès le départ dans l’expertise de la qualité du service public et la lutte contre les antivaleurs, le Congo aurait alors volontiers choisi de retarder sa marche vers le développement.

Les Dépêches de Brazzaville

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