Photographie: Baudouin Mouanda reçoit à Paris le «Prix Roger Pic 2022 »

Lors du vernissage du 13 octobre ouvrant l’exposition de sa série intitulée  « Ciel de saison », Baudouin Mouanda, le photographe congolais, a reçu son Prix et rejoint ainsi le palmarès composé de photographes de talent que la Scam met à l’honneur depuis une trentaine d’années.

Cette distinction tombe à pic dans l’esprit de Roger Pic, a-t-on entendu tout au long de la soirée du vernissage. Elle distingue, pour la première fois, un photographe africain. Un lauréat dont le travail documentaire et artistique de conscientisation à travers ses reportages, au nombre de vingt-trois années de carrière, est reconnu et qui ne cesse d’amasser des trophées mérités sur le plan international.

Cette fois-ci, au moment où la planète vit les signes d’un dérèglement climatique inquiétant, il met en lumière, avec une réelle singularité, les intempéries résultant du changement climatique avec l’objectif de faire prendre conscience sur la nécessité continue de protéger l’environnement.

Très honoré et fier du travail réalisé, Baudoin Mouanda a remercié le jury et toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont permis la réalisation de ce projet dans son espace culturel "Classpro culture", implanté dans le huitième arrondissement de Brazzaville. Une occasion solennelle de se rappeler l’engagement sans relâche du président de la République, Denis Sassou N'Guesso, sur le changement climatique depuis le Bassin du Congo, la deuxième plus grande forêt tropicale au monde de près de 228 millions d'hectares.

De Paris, le temps d’un vernissage, Baudouin Mouanda a été le porte-parole de ceux qui lui ont confié, entre autres propos : « Ici on ne dort pas, les érosions nous font peur. Lorsqu’il fait chaud, on ignore ce qui nous attend le lendemain. Les saisons ont changé, les menaces des pluies sont permanentes quand le vent incite les arbres à bouger. Les feuilles et la poussière qui tombent sur les toitures appellent les habitants à la vigilance. Lorsque, la nuit, le tonnerre agite le ciel, personne n’ose s’enfermer dans la maison ; au contraire tout le monde se précipite au dehors pour observer le ciel… ».

Désormais, à travers ses œuvres, le public parisien découvre que, quelque part, « on tente avec des seaux ou des casseroles de frayer un passage aux gigantesques trombes d’eau, même s’il n’est pas évident de faire barrage à la pression des flots qu’elles provoquent laissant, par la suite, les sols abondamment et durablement inondés », et l’impuissance de la population devant de tels désastres. Egalement, des clichés qui donnent à voir le constat que « les vieux qui ont passé toute leur vie à travailler, à préparer leurs retraites, et à bâtir leur maison, redoutent que leurs efforts se voient anéantis et vains ».

Il apparaît que la plupart des hommes et des femmes se résignent en se disant : « Malheureusement, on ne peut pas s’opposer aux phénomènes de la nature, ils ont aussi leurs caprices et préviennent des épidémies. »

Au cours de cette soirée, un cosmopolite public parisien a vécu des images surréalistes … pourtant vécues au quotidien à cause du changement climatique. Parmi les visiteurs, la présence de Rémi Lainé, président de la Scam; de Driss Senda, conseiller du Premier ministre Anatole Collinet Makosso; de celle de la fille de Roger Pic, Dominique Pinard Meunier; des journalistes Vanessa Nguema, Olivier Thibaud, Anthony Moujoungui, Marvyne Loti Loutonadio, Soro Solo;  et du conseiller culturel Marie Audigier dont Baudouin Mouanda a loué les bienfaits de ses actions culturelles menées lors de sa mission au Congo.