Donation : des kits scolaires et un internat pour les élèves autochtones

L’ONG Espace Opoko a mené des campagnes de sensibilisation dans plusieurs communautés autochtones du pays pour leur parler de l’importance de l’éducation scolaire. Cette année, elle a élargi son champ d’action dans la Sangha, en prenant en charge les élèves autochtones du village Ibonga, dans le district de Mokeko. L’organisation a réussi à convaincre plusieurs parents à envoyer cette année leurs enfants à l’école. Conduite par sa représentante à Brazzaville, Vanessa Nzouba, l'ONG a distribué gratuitement des kits scolaires et des vêtements pour que ces enfants se présentent propres à l’école et dans la société. Elle a aussi distribué des vivres et quelques produits de première nécessité comme du sel, des allumettes, des savons aux parents qui ont des enfants à l’école. S’agissant de ces écoles, il leur a été offert un don de plusieurs boîtes de craies.

Cette vaste campagne n’a pas servi qu’à distribuer des kits scolaires car, elle a permis également à Vanessa Nzouba de s’entretenir avec les femmes autochtones pour leur parler de l’hygiène menstruelle. Ces dernières se sont saisies de l’opportunité pour s’exprimer à cœur ouvert, en soulignant les différents problèmes qu’elles ont autour de cette question comme les infections liées à une mauvaise hygiène corporelle. A la suite des différentes rencontres avec les femmes, des lots de serviettes hygiéniques leur ont été distribués. Au sortir de ces rencontres, l’ONG a ainsi décidé d’ajouter l’hygiène corporelle sur la liste de ses opérations en faveur des femmes autochtones dans son plan d’action 2022-2023.

Un internat pour recevoir et soutenir les lycéens autochtones

Depuis janvier dernier, Espace Opoko avait lancé à Sibiti, dans le département de la Lékoumou, la construction du premier internat scolaire pour lycéens autochtones dans le pays. Le premier bâtiment de trois appartements étant achevé, l’organisation a reçu cette année trois lycéens autochtones supplémentaires venus de Madingou, Mayeye et Zanaga. Pour cette année académique 2022-2023, l'effectif des enfants autochtones à l’université va passer de sept à neuf avec l’admission au baccalauréat d’un élève de Bambama et d’une fille autochtone venue du district de Komono, dans la Lékoumou. A cet effet, Espace Opoko, par le bais de son chargé à la communication, Jesse Alex Ndzoyi-Nzambi, a lancé un appel au gouvernement et aux organismes internationaux afin de poursuivre avec efficacité ses activités qui donnent la chance à plusieurs enfants autochtones d’avoir accès à l’école. « Nous aimerions voir, cette année, l’application de la loi nᵒ 5-2021 du 25 février 2021 portant promotion et protection des droits des peuples autochtones. Nous avons vraiment besoin d’aide pour payer les enseignants bénévoles, les assurances scolaires, la nutrition, la santé et le logement des étudiants, sans oublier le fonctionnement de l’Internat », a laissé entendre l'ONG.

Pour le président fondateur d'Espace Opoko, Averty Ndzoyi, une fois la construction de cet internat terminée, il va accueillir tous les lycéens autochtones du pays qui auront leur Brevet d’études du premier cycle et qui ne pourront pas s’installer dans les grands centres pour avoir accès au lycée. « C’est un projet à envergure nationale qui permettra de mettre ensemble les futurs cadres autochtones du pays afin qu’ils puissent s’appuyer sur les autres pour sortir de la pauvreté générationnelle dont ils sont victimes depuis des siècles », a fait savoir Averty Ndzoyi.