Les souvenirs de la musique congolaise : dissidences et dislocations des orchestres congolais de 1960 à 1970 (2)Vendredi 7 Avril 2023 - 15:12 Les dissidences et dislocations des orchestres dans le gotha musical congolais fut un phénomène qui connut une ampleur et devint une constance de la vie des orchestres du Pool Malebo au cours des décennies 1960 et 1970 à la suite de l’implosion d’un noyau originel donnant naissance à des nouveaux orchestres. Après la création de l’African Fiesta en 1963 par Nico, Rochereau et Roger Izeïdi, leur union sacrée vola en éclat en 1966 sur la base d’un conflit de leadership. Rochereau et Roger Izeïdi créèrent l’African Fiesta National. De même, Bombenga quitte Kallé Djef pour ressusciter le Vox Africa. Du côté du Negro Band, Raph Loumbet, José Missamou et Julios profitent d’un voyage de cet orchestre à Abidjan, en Côte d’Ivoire, pour prendre la poudre d’escampette et former l’orchestre les Zoulous. A Brazzaville, vers la fin de l’année 1965, sous l’instigation de Franco qui souhaitait le retour de De la lune dans l’Ok Jazz et en vue de mettre un terme à la rivalité qui opposait cet orchestre à Tembo (deux groupes ayant le même style de musique axé sur la rumba odemba ou rumba lourde dont les titres emblématiques de l’orchestre Tembo attiraient bon nombre d’ambianceurs en provenance de Léopoldville), onze musiciens constituant son ossature, en l’occurrence José Pados (guitare solo), Loussaint Loussala (guitare accompagnement), Nona Arthur, Jean Saïdou, Pierre Loukouamoussou (saxophone), Tomba Ruben major (droumeur), Mpouela du Pool, Ponta Vickys (batteurs), Démond kazanaud, Sam Mangwana, Raph Loumbe (chanteurs), traversent le Pool Malebo dans l’optique de créer une autre vision de Tembo à Léopoldville avec l’aide de Franco qui leur assure l’encadrement et la prise en charge. Lors de son séjour à Brazzaville, Franco est pris à partie par les fanatiques de Tembo qui le menacent, l’accusant d’être à l’origine de la déstabilisation de leur orchestre. De retour à Léopoldville, afin d’éviter les représailles de la part de ses accusateurs et autres autorités congolaises de l’époque qui soutenaient l’orchestre Tembo, Franco demande aux dissidents de ce groupe de repartir pur Brazzaville. Face à ce volteface et en désespoir de cause, ces derniers contactent Rossignol et créent l’orchestre Rock’A Tempo. Pour les déstabiliser, Franco récupéra Mpouela du Pool. Ce coup fourré contraindra les autres musiciens à regagner Brazzaville. Tomba Major, Démond Kazanaud, José Pados réintègrent l’orchestre Tembo et Nona Arthur l’orchestre Bantous de la capitale. Pendant ce temps, Sam Mangwana va jeter son dévolu sur Vox Africa de Jeannot Bombenga. Loussala Loussaint, Jean Saïdou, Ponta Vickys et autres musiciens recrutés à Léopoldville vont créer, avec l’aide d’un richissime homme d’affaires de la place du nom de Baron Manoka, l’orchestre Opéra. En 1967, Nedoule papa Noël se sépare de Bombenga pour porter sur les fonts baptismaux son groupe dénommé Bamboula qui participa au Festival panafricain de musique en Algérie, en 1969. Une année avant, c'est-à-dire en 1968, alors que Franco, Verckys et Vicky se rendent en Europe pour des enregistrements, tous les musiciens hormis Simaro claquent la porte de l’Ok Jazz. L’orchestre Révolution, sous la férurre de Kwamy, naît . Ainsi va la musique sur les deux rives du fleuve Congo. Auguste Ken-Nkenkela Notification:Non |