76e Festival de Cannes : le film "Augure" remporte le Prix de la nouvelle voix

Lundi 29 Mai 2023 - 12:40

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Primé la nuit du 26 mai, le premier long métrage du réalisateur d’origine congolaise sur la discrimination des enfants dits sorciers, vu en avant-première le 22 mai, était parmi les vingt de la catégorie « Un certain regard » consacrée aux films audacieux et originaux de réalisateurs encore méconnus.

Marcel Otete (Paco) et Marc Zinga (Koffi) brandissant le drapeau congolais à côté d’Emmanuel Lupia et Baloji à la Croisette (DR)Tourné à Kinshasa, Lubumbashi, Kipushi, trois villes de la République démocratique du Congo (RDC), mais aussi à Bruxelles, en belgique, et à Amsterdam, aux Pays-Bas, Augure a pour toile de fond la discrimination des enfants dits sorciers à travers l’histoire tragique de Koffi. Ce personnage principal est incarné par Marc Zinga, acteur belge d’origine congolaise, victime du rejet de sa mère suite à une tâche de naissance qu’elle tient pour une marque de sorcellerie. Dans Augure, Koffi n’est pas le seul à souffrir de cette exclusion de ses proches. Paco, rôle campé par le jeune Marcel Otete, est un enfant des rues qui, lui aussi, y fait face alors qu’il dirige une bande d’enfants travestis.  Emmanuel Lupia et Baloji à Cannes (DR)

Outre son tournage réalisé en grande partie en RDC, Augure comporte de nombreuses références à la culture du pays. Il s’agit notamment du regard porté sur les coutumes ancestrales et les superstitions qui ponctuent la vie quotidienne mais il y a aussi le tube Kinsiona (Chagrin en kintandu, la langue maternelle) de Franco qui n’accompagne pas le film par hasard. Dévasté par le chagrin causé par la mort de son jeune frère, Bavon Marie-Marie, mort trop tôt, le regretté Luambo Makiadi compose cette chanson en sa mémoire alors que la rumeur l’accuse de l’avoir sacrifié. A cette époque à Kinshasa, et c’est encore le cas aujourd’hui, une accusation de sorcellerie ne tarde pas à surgir en pareille circonstance, surtout en considération de la stature de la personne indexée à l’instar du Grand maître Luambo.

Du reste, coproduit par Tosala Films, une jeune boîte de cinéma congolaise établie à Kinshasa, le film sorti sous le label Wrong Men a aussi reçu, du côté de la RDC, le soutien du Fonds de promotion culturel? de même qu’il a bénéficié de celui du fonds audiovisuel néerlandais.

Lors de sa projection en avant-première mondiale lundi dernier, présent dans la salle, le directeur de Tosala Films, Emmanuel Lupia, avait partagé au Courrier de Kinshasa l’enthousiasme du public vis-à-vis d’Augure. Il est clair que le jury présidé par l’acteur américain? John C. Reilly? n’est pas resté indifférent au long métrage. Du reste, le sacre d’Augure au 76e Festival de Cannes témoigne de la reconnaissance internationale que le cinéma africain est, d'une part, en train de gagner d’une part, et de l’autre, comme le disait Emmanuel Lupia, le long métrage a mis en exergue l'énorme potentiel de Baloji, révélé en partie son talent particulier en tant que réalisateur et scénariste. Pour preuve, Augure, son premier long métrage, remporte haut la main le Prix de la nouvelle voix de la sélection « Un Certain Regard » du 76e Festival de Cannes parmi les vingt en lice.

 

 

 

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

1-Marcel Otete (Paco) et Marc Zinga (Koffi) brandissant le drapeau congolais à côté d’Emmanuel Lupia et Baloji à la Croisette /DR 2- Emmanuel Lupia et Baloji à Cannes /DR

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